Commentaire : Incipit Ferragus

Publié le 24 avr. 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 28 avr. 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

Paris est le plus délicieux des monstres : là, jolie femme; plus loin, vieux et pauvre; ici, tout neuf comme la monnaie d’un nouveau règne; dans ce coin, élégant comme une femme à la mode. Monstre complet d’ailleurs! Ses greniers, espèce de tête pleine de science et de génie, ses premiers étages, estomacs heureux; ses boutiques, véritables pieds; de là partent tous les trotteurs, tous les affairés. Eh! quelle vie toujours active a le monstre? À peine le dernier frétillement des dernières voitures de bal cesse-t-il au cœur que déjà ses bras se remuent aux Barrières, et il se secoue lentement. Toutes les portes bâillent, tournent sur leurs gonds, comme les membranes d’un grand homard, invisiblement manœuvrées par trente mille hommes ou femmes, dont chacune ou chacun vit dans six pieds carrés, y possède une cuisine, un atelier, un lit, des enfants, un jardin, n’y voit pas clair, et doit tout voir. Insensiblement les articulations craquent, le mouvement se communique, la rue parle. À midi, tout est vivant, les cheminées fument, le monstre mange; puis il rugit, puis ses mille pattes s’agitent. Beau spectacle! Mais, ô Paris! qui n’a pas admiré tes sombres paysages, tes échappées de lumière, tes culs-de-sac profonds et silencieux; qui n’a pas entendu tes murmures, entre minuit et deux heures du matin, ne connaît encore rien de ta vraie poésie, ni de tes bizarres et larges contrastes. Il est un petit nombre d’amateurs, de gens qui ne marchent jamais en écervelés, qui dégustent leur Paris, qui en possèdent si bien la physionomie qu’ils y voient une verrue, un bouton, une rougeur. Pour les autres, Paris est toujours cette monstrueuse merveille, étonnant assemblage de mouvements, de machines et de pensées, la ville aux cent mille romans, la tête du monde. Mais, pour ceux-là, Paris est triste ou gai, laid ou beau, vivant ou mort; pour eux, Paris est une créature; chaque homme, chaque fraction de maison est un lobe du tissu cellulaire de cette grande courtisane de laquelle ils connaissent parfaitement la tête, le coeur et les moeurs fantasques. Aussi ceux-là sont-ils les amants de Paris.

Où j'en suis dans mon devoir

Ceci est mon DM de français. Il a été corrigé en partie (1ere et 2è partie) par mon professeur. Il m'a demandé de travailler mon expression, parfois incompréhensible. Je ne suis pas trop fière de ma conclusion. Si vous pouvez m'aider à améliorer ce devoir, ça serait super sympa.

Le réalisme est un mouvement artistique moderne apparu en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle. On retrouve comme auteur Balzac, Maupassant, Flaubert ou encore Zola. Ainsi, dans « Ferragus », roman de Balzac, publié en 1833, le romancier nous fait découvrir Paris comme un personnage à part entière de l’histoire et non plus un lieu. La capitale joue un rôle très important puisqu’elle va devenir le cadre de l’histoire, dès le début du roman. Comment Paris acquiert-il un aspect fascinant dans ce roman ? Nous aborderons l’aspect surnaturel de Paris, puis son aspect réaliste et nous terminerons par l’admiration qu’éprouve l’auteur pour sa ville.
L’incipit de ce roman et la description inhabituelle de Paris permettent de mettre en place le cadre spatial mais également l’ambiance qui y règne sur ce lieu.
En effet, Paris est comparé à un monstre, dès la première ligne et sur la totalité de l’incipit (« des monstres » l.1 « Monstre complet » l.3 « le monstre » l.12 « une créature » l.22). Et chaque partie de cette ville est une partie de ce monstre. « Les greniers » sont comparés à une « espèce de tête pleine de science et de génie », « les premiers étages » à ses « estomacs » et « ses boutiques » à de véritables pieds » ces comparaisons rendent une sensation d’insécurité. Ce monstre bouge « ses bras se remuent » (l.6), « il se secoue lentement » (l.7) et ce monstre bouge « ses bras se remuent » (l.6), « il se secoue lentement » (l.7) et ces « articulations craquent » ce qui donne effet vivant à cette ville.
Pour renforcer cet effet, Balzac le fait devenir un personnage à part entière de l’histoire. Il lui parle et le décrit (« tes sombres paysages, tes échappées de lumière, tes culs-de-sac profonds et silencieux » l.14 « tes murmures » l.14) et l’utilisation de la deuxième personne renforce le côté réel. Nous découvrons aussi que la capitale peut également avoir des sentiments. Il peut être « triste ou gai, lais ou beau, vivant ou mort » (l.20) comme un personnage à part entière à l’histoire. L’utilisation d’un vocabulaire scientifique où « chaque homme, chaque fraction de maison est un lobe du tissu cellulaire » l.12, « la tête, le cœur » l.23 et les comportements humain (« le monstre mange ; il rugit »l.12) rend cette ville un personnage intégré à l’histoire.
L’utilisation d’une telle description de Paris insère une ambiance dangereuse. L’énumération des différentes parties du corps ligne 3 insiste sur cela. Elle est décrite comme une ville silencieuse et sombre (l.14 « silencieux » l.13 « sombres paysages ») et Balzac joue sur un effet de lumière (« n’y voit pas clair » l.10 « échappées de lumières »l.14) ce qui rend un effet mystérieux où tous nos sens s’éveillent. Mais on ne connait pas entièrement Paris (« ne connaît encore en rien de ta vrai poésie, ni de tes bizarres et larges contrastes » l.14-16) ce qui donne l’impression qu’il a une face caché, ce qui renforce l’effet mystérieux.
Cette description des plus fantastiques est à la fois des plus réalistes. En effet on peut voir que Paris joue deux rôles : lieu et personnage.
Tout d’abord, le lieu qui est décrit comme un monstre. Malgré l’aspect fantastique, on peut noter également un aspect réaliste. Effectivement, on observe une précision de la description où toutes les caractéristiques de la ville sont décrites grâce aux comparaisons (l.2 « comme la monnaie d’un nouveau règne » « comme une femme à la mode » l.8 « comme les membranes d’un grand homard »). La ville est d’ailleurs mal famée, on le voit dès la première ligne « jolie femme » qui sous-entend les prostitués de Paris. « Vieux et pauvre » sont contrastés grâce à l’opposition avec le quartier « neuf » l.2. Les habitants doivent vivre « dans six pied carrés » et doivent mettre tout le mobilier qu’ils ont besoin (« une cuisine un atelier, un lit des enfants, un jardin »l.10) chez eux ce qui donne un effet de désordre, de précarité grâce à l’énumération.
Ensuite, le rôle de personnage est aussi réaliste que fantastique. On peut supposer, grâce à la description, que Paris sera l’un des personnages principaux de l’histoire ou au moins un personnage qui influencera fortement l’intrigue car nous somme dans l’incipit et aucun autre personnage n’a encore fait son apparition à part lui. Et nous pouvons encore affirmer que ce sera un personnage perturbateur à cause de la description péjorative que donne le narrateur
Cette description ne met en aucun cas en valeur cette ville alors qu’elle est l’une des plus importantes de France. Mais on peut voir malgré tout une sorte de fascination de l’auteur. Comment l’auteur arrive-t-il à mettre son opinion personnelle dans cette description ?
Nous pouvons le voir grâce à l’utilisation des ponctuations (« ! »l.3), des interjections (« Eh ! » l.5 « ô » l.13) qui permettent de créer une exagération de la lamentable ville que Balzac décrit mais également de ces sentiments. Et cette exagération est marqué aussi par l’utilisation d’adjectif qualificatif (l.3 »complet d’ailleurs ! » « heureux » « véritable ») ce qui montre la marque de l’auteur.
La subjectivité de l’auteur continue sur les descriptions. L’utilisation d’un oxymore dans « Le plus délicieux des monstres » entre un adjectif mélioratif « délicieux » avec un nom péjoratif « monstres » crée à la fois un mélange de crainte et de fascination. Et l’adverbe « plus » montre en valeur son point de vue. Cette opposition se trouve au début du texte mais également vers la fin, « monstrueuse merveille » qui est toujours sur le même principe, ce qui montre qu’il n’a pas changé de point de vue depuis.
Cette vue personnelle de Balzac montre également qui connait tout de la ville et qui devient même la sienne. La répétition de la préposition « qui » l.13 et l’utilisation de la négation (« n’ » l.14 « ne »l.15) dans une seule phrase montre que les lecteurs connaissent à la fois Paris mais pas dans son intégralité. Seul lui et « un petit nombre d’amateur » le connaissent entièrement. On peut voir l’utilisation d’un adverbe « toujours » juste avant « cette monstrueuse merveille » ce qui montre qu’il savait depuis un certain temps cette réalité. Ceux qui ne le savent pas sont « les amants de Paris » ce qui permet de voir sa position dans ce texte.
L’incipit dans « Ferragus » nous plonge dans une description fantastique de la ville de Paris. Elle mêle à la fois une sensation de danger et de fascination. Elle implique le lecteur à cette histoire grâce à la vision de Balzac qui personnifie totalement la capitale. Il est intéressant de voir les différents points de vue de Paris que peuvent avoir les différentes œuvres comme dans l’ « Assommoir », roman de Zola où on est dans la vision du personnage de Gervaise et non plus du narrateur.



2 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 24 avr. 2011
En faite, j'ai corrigé ce qu'elle m'a noté, j'ai changé un peu mon plan et je voudrais que quelqu'un me dise ce qu'il ne va pas sur mon commentaire avant de le rendre définitivement.
Anonyme
Posté le 25 avr. 2011
Alors là, merci infiniment !!! J'ai enfin pu finir ce commentaire, c'est un vrai soulagement !!!

Mais je ne peux me reposer encore, mon professeur m'a donné encore 2 commentaires à faire. Quel boulot !

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