Corpus

Publié le 8 mars 2010 il y a 14A par Anonyme - Fin › 10 mars 2010 dans 14A
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Sujet du devoir

Bonjour,

Je suis en classe de seconde et je viens d'étudier comment rédiger une réponse à une question dans un corpus. J'ai donc reçu un devoir sur un corpus à faire mais je n'arrive pas à répondre précisément à la question posée, mes idées s'embrouillent et je ne sais pas comment les classer.
Après avoir lu le corpus, merci de bien vouloir me répondre si jamais vous avez une idée.

Où j'en suis dans mon devoir

Voici le corpus:

Après avoir lu ce corpus, vous répondrez à la question suivante :
Pour quelles raisons ces extraits de roman ont-ils pu être considérés comme choquants ?

Texte A : Crébillon Fils, Les égarements du cœur et de l’esprit, 1736-38
Le héros et narrateur, Monsieur de Meilcour, a 17 ans. Ce roman raconte son éducation sentimentale, notamment avec une amie de sa mère, Madame de Lursay, qui devient son initiatrice.


En achevant ces paroles, elle baissa les yeux, comme si elle eût été honteuse de m'en avoir tant dit. Malgré le tour sérieux que notre conversation avait pris sur sa fin, je me souvenais parfaitement du ridicule que Madame de Lursay avait jeté sur mes craintes. Je la pressai tendrement de me regarder ; je l'obtins. Nous nous fixâmes. Je lui trouvai dans les yeux cette impression de volupté que je lui avais vue le jour qu'elle m'apprenait par quelles progressions on arrive aux plaisirs, et combien l'amour les subdivise. Plus hardi, et cependant encore trop timide, j'essayais en tremblant jusques où pouvait aller son indulgence. Il semblait que mes transports augmentassent encore ses charmes, et lui donnassent des grâces plus touchantes. Ses regards, ses soupirs, son silence, tout m'apprit, quoique un peu tard, à quel point j'étais aimé. J'étais trop jeune pour ne pas croire aimer moi-même. L'ouvrage de mes sens me parut celui de mon coeur. Je m'abandonnai à toute l'ivresse de ce dangereux moment, et je me rendis enfin aussi coupable que je pouvais l'être.


Texte B : Raymond Radiguet, Le Diable au corps, 1923


J'étais dans le lit. Marthe m'y rejoignit. Je lui demandai d'éteindre. Car, même en ses bras, je me méfiais de ma timidité. Les ténèbres me donneraient du courage. Marthe me répondit doucement :
-- Non. Je veux te voir t'endormir.
A cette parole pleine de grâce, je sentis quelque gêne. J'y voyais la touchante douceur de cette femme qui risquait tout pour devenir ma maîtresse et, ne pouvant deviner ma timidité maladive, admettait que je m'endormisse auprès d'elle. Depuis quatre mois, je disais l'aimer, et ne lui en donnais pas cette preuve dont les hommes sont si prodigues et qui souvent leur tient lieu d'amour. J'éteignis de force.
Je me retrouvai avec le trouble de tout à l'heure, avant d'entrer chez Marthe. Mais comme l'attente devant la porte, celle devant l'amour ne pouvait être bien longue. Du reste, mon imagination se promettait de telles voluptés qu'elle n'arrivait plus à les concevoir. Pour la première fois aussi, je redoutai de ressembler au mari et de laisser à Marthe un mauvais souvenir de nos premiers moments d'amour.
Elle fut donc plus heureuse que moi. Mais la minute où nous nous désenlaçâmes, et ses yeux admirables, valaient bien mon malaise.
Son visage s'était transfiguré. Je m'étonnai même de ne pas pouvoir toucher l'auréole qui entourait vraiment sa figure, comme dans les tableaux religieux.


Texte C : Françoise Sagan, Bonjour Tristesse, 1954


Je lui fis signe de ne pas parler si fort; si sa mère arrivait et me trouvait dans la chambre de son fils, elle pourrait croire... et d'ailleurs qui ne croirait pas... Je me sentis prise de panique et me dirigeai vers la porte.
- Mais où vas-tu? - cria Cyril. Reviens... Cécile.
Il m'avait rattrapée par le bras et me retenait en riant. Je me retournai vers lui et le regardai; il devint pâle comme je devais l'être moi-même et lâcha mon poignet. Mais ce fut pour me reprendre aussitôt dans ses bras et m'entraîner. Je pensais confusément: cela devait arriver, cela devait arriver. Puis ce fut la ronde de l'amour: la peur qui donne la main au désir, la tendresse et la rage, et cette souffrance brutale que suivait, triomphant, le plaisir. J'eus la chance - et Cyril la douceur nécessaire - de le découvrir dès ce jour-là.
Je restai près de lui une heure, étourdie et étonnée. J'avais toujours entendu parler de l'amour comme d'une chose facile; j'en avais parlé moi-même crûment, avec l'ignorance de mon âge et il me semblait que jamais plus je ne pourrais en parler ainsi, de cette manière détachée et brutale. Cyril, étendu contre moi, parlait de m'épouser, de me garder contre lui toute sa vie. Mon silence l'inquiétait: je me redressai, le regardai et je l'appelai «mon amant». Il se pencha. J'appuyai ma bouche sur la veine qui battait encore à son cou, je murmurais «mon chéri, Cyril, mon chéri». Je ne sais pas si c'était de l'amour que j'avais pour lui en ce moment - j'ai toujours été inconstante et je ne tiens pas à me croire autre que je ne suis - mais en ce moment je l'aimais plus que moi-même, j'aurais donné ma vie pour lui. Il me demanda, quand je partis, si je lui en voulais et cela me fit rire. Lui en vouloir de ce bonheur!...
Je revins à pas lents, épuisée et engourdie, dans les pins; j'avais demandé à Cyril de ne pas m'accompagner, c'eût été trop dangereux. Je craignais que l'on pût lire sur mon visage les signatures éclatantes du plaisir, en ombres sous mes yeux, en relief sur ma bouche, en tremblements. Devant la maison, sur une chaise longue, Anne lisait. J'avais déjà de beaux mensonges pour justifier mon absence, mais elle ne me posa pas de questions, elle n'en posait jamais. Je m'assis donc près d'elle dans le silence, me souvenant que nous étions brouillées. Je restais immobile, les yeux mi-clos, attentive au rythme de ma respiration, au tremblement de mes doigts.De temps en temps, le souvenir du corps de Cyril, celui de certains instants, me vidait le cœur.



3 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 8 mars 2010
Dans chaque texte au brouillon note les idées principales
Anonyme
Posté le 9 mars 2010
Merci mais je l'ai déjà fait(marvine32).Le problème est juste de comment exprimer mes idées et les placer dans un corpus, ce que j'ai du mal à faire.
Anonyme
Posté le 9 mars 2010
Tes idées m'ont l'air correct.Je n'avais pas pensé à l'âge des personnages, ce qui me semble être la clé de ces 3 textes(mais par contre dans le 3eme texte, je crois que c'est Cyril le plus mur, et non pas la fille)
Merci de ta réponse.

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