Dissertation Moliére Ionesco Feydeau

Publié le 8 mai 2019 il y a 4A par lili13#5985 - Fin › 12 mai 2019 dans 4A
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Sujet du devoir

Dissertation: Les aspects comiques d'une pièce de théâtre (textes et représentations) ne servent-ils qu'à faire rire ? Vous vous appuierez pour répondre à cette questions sur les textes du corps ainsi sur les pièces que vous aurez lues ou dont vous aurez vu une representation. 

 

- Texte A : Molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670 (II,4)
    - Texte B : E. Ionesco : La Leçon, 1951 (extrait)
    - Texte C : G. Feydeau : On purge bébé, 1910 (extrait)

TEXTE A - Molière, Le Bourgeois Gentilhomme, Acte II, scène 4, 1670
Monsieur Jourdain est un bourgeois enrichi qui rêve d'imiter la noblesse de la cour du roi. Il prend toutes sortes de leçons.

MAITRE DE PHILOSOPHIE. - Que voulez-vous donc que je vous apprenne ?
MONSIEUR JOURDAIN. - Apprenez-moi l'orthographe.
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - Très volontiers.
MONSIEUR JOURDAIN. - Après, vous m'apprendrez l'almanach, pour savoir quand il y a de la lune et quand il n'y en a point.
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - Soit. Pour bien suivre votre pensée et traiter cette matière en philosophe, il faut commencer selon l'ordre des choses, par une exacte connaissance de la nature des lettres, et de la différente manière de les prononcer toutes. Et là-dessus j'ai à vous dire que les lettres sont divisées en voyelles, ainsi dites voyelles parce qu'elles expriment les voix ; et en consonnes, ainsi appelées consonnes parce qu'elles sonnent avec les voyelles, et ne font que marquer les différentes articulations des voix. Il y a cinq voyelles ou voix : A, E, I, O, U.
MONSIEUR JOURDAIN. - J'entends tout cela.
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - La voix A se forme en ouvrant fort la bouche : A.
MONSIEUR JOURDAIN. - A, A. Oui.
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - La voix E se forme en rapprochant la mâchoire d'en bas de celle d'en haut : A, E.
MONSIEUR JOURDAIN. - A, E, A, E. Ma foi ! oui. Ah ! que cela est beau !
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - Et la voix I en rapprochant encore davantage les mâchoires l'une de l'autre, et écartant les deux coins de la bouche vers les oreilles : A, E, I.
MONSIEUR JOURDAIN. - A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science !
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - La voix O se forme en rouvrant les mâchoires, et rapprochant les lèvres par les deux coins, le haut et le bas : O.
MONSIEUR JOURDAIN. - O, O. Il n'y a rien de plus juste. A, E, I, O, I, O. Cela est admirable! I, O, I, O.
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - L'ouverture de la bouche fait justement comme un petit rond qui représente un O.
MONSIEUR JOURDAIN. - O, O, O. Vous avez raison, O. Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - La voix U se forme en rapprochant les dents sans les joindre entièrement, et allongeant les deux lèvres en dehors, les approchant aussi l'une de l'autre sans les joindre tout à fait : U.
MONSIEUR JOURDAIN. - U, U. Il n'y a rien de plus véritable : U.
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - Vos deux lèvres s'allongent comme si vous faisiez la moue : d'où vient que si vous la voulez faire à quelqu'un, et vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire que : U.
MONSIEUR JOURDAIN. - U, U. Cela est vrai. Ah ! que n'ai-je étudié plus tôt, pour savoir tout cela ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE. - Demain, nous verrons les autres lettres, qui sont les consonnes.


TEXTE B - Eugène Ionesco, La Leçon, 1951

Dans La Leçon (1951), Eugène Ionesco met en scène un professeur qui tente d'enseigner son savoir à une jeune élève. Très patient et doux au début, il perd peu à peu son calme.

LE PROFESSEUR - Toute langue, Mademoiselle, sachez-le, souvenez-vous-en jusqu'à l'heure de votre mort...
L'ELEVE - Oh ! Oui, Monsieur, jusqu'à l'heure de ma mort... Oui, Monsieur...
LE PROFESSEUR - ...et ceci est encore un principe fondamental, toute langue n'est en somme qu'un langage, ce qui implique nécessairement qu'elle se compose de sons, ou...
L'ELEVE - Phonèmes...
LE PROFESSEUR - J'allais vous le dire. N'étalez donc pas votre savoir. Ecoutez, plutôt.
L'ELEVE - Bien, Monsieur. Oui, Monsieur.
LE PROFESSEUR - Les sons, Mademoiselle, doivent être saisis au vol par les ailes pour qu'ils ne tombent pas dans les oreilles des sourds. Par conséquent, lorsque vous vous décidez d'articuler, il est recommandé, dans la mesure du possible, de lever très haut le cou et le menton, de vous élever sur la pointe des pieds, tenez, ainsi, vous voyez...
L'ELEVE - Oui, Monsieur.
LE PROFESSEUR - Taisez-vous. Restez assise, n'interrompez pas... Et d'émettre les sons très haut et de toute la force de vos poumons associée à celle de vos cordes vocales. Comme ceci : regardez : "Papillon", "Euréka", "Trafalgar", "papi, papa". De cette façon, les sons remplis d'un air chaud plus léger que l'air environnant voltigeront, voltigeront sans plus risquer de tomber dans les oreilles des sourds qui sont les véritables gouffres, les tombeaux des sonorités. Si vous émettez plusieurs sons à une vitesse accélérée, ceux-ci s'agripperont les uns aux autres automatiquement, constituant ainsi des syllabes, des mots, à la rigueur des phrases, c'est-à-dire des groupements plus ou moins importants, des assemblages purement irrationnels de sons, dénués de tout sens, mais justement pour cela capables de se maintenir sans danger à une altitude élevée dans les airs. Seuls, tombent les mots chargés de signification, alourdis par leur sens, qui finissent toujours par succomber, s'écrouler...
L'ELEVE - ... dans les oreilles des sourds.
LE PROFESSEUR - C'est ça, mais n'interrompez pas... et dans la pire confusion...Ou par crever comme des ballons. Ainsi donc, Mademoiselle...(L'Elève a soudain l'air de souffrir). Qu'avez-vous donc ? 
L'ELEVE - J'ai mal aux dents, Monsieur.
LE PROFESSEUR - Ça n'a pas d'importance. Nous n'allons pas nous arrêter pour si peu de chose. Continuons...
L'ELEVE, qui aura l'air de souffrir de plus en plus. - Oui, Monsieur.
LE PROFESSEUR - J'attire au passage votre attention sur les consonnes qui changent de nature en liaisons. Les f deviennent en ce cas des v, les d des t, les g des k et vice versa, comme dans les exemples que je vous signale : "trois heures, les enfants, le coq au vin, l'âge nouveau, voici la nuit".
L'ELEVE - J'ai mal aux dents.
LE PROFESSEUR - Continuons.
L'ELEVE - Oui.


TEXTE C - Georges Feydeau, On purge bébé, 1910

Rose est femme de ménage chez les Follavoine.

FOLLAVOINE - Au fait, dites donc, vous ...!
ROSE - Monsieur ?
FOLLAVOINE - Par hasard, les ... les Hébrides1 ... ?
ROSE, qui ne comprend pas - Comment ?
FOLLAVOINE - Les Hébrides ? ... Vous ne savez pas où c'est ?
ROSE, ahurie - Les Hébrides ?
FOLLAVOINE - Oui.
ROSE - Ah ! non ! ... non ! (Comme pour se justifier). C'est pas moi qui range ici  ! ... C'est Madame.
FOLLAVOINE, se redressant en fermant son dictionnaire sur son index de façon à ne pas perdre la page - Quoi ! quoi, "qui range" ! Les Hébrides ! ... des îles ! bougre d'ignare2 ! ... de la terre entourée d'eau ... vous ne savez pas ce que c'est ?
ROSE, ouvrant de grands yeux - De la terre entourée d'eau ?
FOLLAVOINE - Oui ! de la terre entourée d'eau, comment ça s'appelle ?
ROSE - De la boue ?
FOLLAVOINE, haussant les épaules - Mais non, pas de la boue ! C'est de la boue quand il n'y a pas beaucoup de terre et pas beaucoup d'eau ; mais quand il y a beaucoup de terre et beaucoup d'eau, ça s'appelle des îles ! 
ROSE, abrutie - Ah ?
FOLLAVOINE - Eh ! bien, les Hébrides, c'est ça ! c'est des îles ! par conséquent, c'est pas dans l'appartement.
ROSE, voulant avoir compris - Ah ! oui ! ... c'est dehors ! 
FOLLAVOINE, haussant les épaules - Naturellement ! ... c'est dehors !
ROSE - Ah ! ben, non ! non, je les ai pas vues.
FOLLAVOINE, quittant son bureau et poussant familièrement Rose vers la porte. - Oui, bon, merci, ça va bien ! 
ROSE, comme pour se justifier. - Y a pas longtemps que je suis à Paris, n'est-ce pas ?
FOLLAVOINE - Oui ! ... oui, oui !
ROSE - Et je sors si peu ! 
FOLLAVOINE - Oui ! ça va bien ! Allez ! ... Allez retrouver Madame.
ROSE - Oui, Monsieur ! (Elle sort).
FOLLAVOINE - Elle ne sait rien, cette fille ! rien ! qu'est-ce qu'on lui a appris à l'école ? "C'est pas elle qui a rangé les Hébrides" ! Je te crois, parbleu ! (Se replongeant dans son  dictionnaire). "Z'Hébrides ... Z'Hébrides ...". C'est extraordinaire ! je trouve zèbre, zébré, zébrure, zébu ! ... Mais les Z'Hébrides, pas plus que dans mon œil ! Si ça y était, ce serait entre zébré et zébrure. On ne trouve rien dans ce dictionnaire !

Où j'en suis dans mon devoir

Bonjour alors voilà j'effectue ma premiére dissertation et j'ai vraiment du mal même aprés avoir eu des explications. Ce devoir compte beaucoup pour ma moyenne et donc mon orientation pouvez vous m'aider svp ?




3 commentaires pour ce devoir


Entrechat#5522
Entrechat#5522
Posté le 9 mai 2019

Tu dois sans doute répondre à une question à propos de ces textes. Quelle est cette question ?

lili13#5985
lili13#5985
Posté le 10 mai 2019

Les aspects comiques d'une pièce de théâtre (texte et représentation) ne servent-ils qu'à faire rire ? Vous vous apuierez pour répondre a cette questions sur les textes corpus ainsi que sur les pièces que vous aurez lues ou dont vous aure vu une representation. 

Le corpus je l'ai deja fait parcontre j'ai très peu de ressources niveau litteraire

Entrechat#5522
Entrechat#5522
Posté le 10 mai 2019

Le but du théâtre au XVIIème siècle était d'instruire les hommes en les divertissant. On peut sans doute en dire autant des pièces plus récentes. Pose-toi la question: qu'apprend-on par l'intermédiaire du comique sur la nature humaine ? 


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