Question de corpus français

Publié le 10 oct. 2012 il y a 11A par Anonyme - Fin › 17 oct. 2012 dans 11A
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Sujet du devoir

Bonjour,
J'aurais besoin d'une aide urgente. En effet, j'ai à repondre à une question de corpus pour demain avec trois textes: montaigne, ESSAIS, Herodote Enquetes et Celine Voyage au bout de la nuit. Voici les textes:

Montaigne, ESSAIS
Ils ont leurs guerres contre les nations, qui sont au delà de leurs montagnes, plus avant en la terre ferme, ausquelles ils vont tous nuds, n'ayants autres armes que des arcs ou des espées de bois, appointées par un bout, à la mode des langues de noz espieuz. C'est chose esmerveillable que de la fermeté de leurs combats, qui ne finissent jamais que par meurtre et effusion de sang : car de routes et d'effroy, ils ne sçavent que c'est. Chacun rapporte pour son trophée la teste de l'ennemy qu'il a tué, et l'attache à l'entrée de son logis. Apres avoir long temps bien traité leurs prisonniers, et de toutes les commoditez, dont ils se peuvent adviser, celuy qui en est le maistre, faict une grande assemblée de ses cognoissans. Il attache une corde à l'un des bras du prisonnier, par le bout de laquelle il le tient, esloigné de quelques pas, de peur d'en estre offencé, et donne au plus cher de ses amis, l'autre bras à tenir de mesme ; et eux deux en presence de toute l'assemblée l'assomment à coups d'espée. Cela faict ils le rostissent, et en mangent en commun, et en envoyent des loppins à ceux de leurs amis, qui sont absens. Ce n'est pas comme on pense, pour s'en nourrir, ainsi que faisoient anciennement les Scythes, c'est pour representer une extreme vengeance. Et qu'il soit ainsi, ayans apperceu que les Portugais, qui s'estoient r'alliez à leurs adversaires, usoient d'une autre sorte de mort contre eux, quand ils les prenoient ; qui estoit, de les enterrer jusques à la ceinture, et tirer au demeurant du corps force coups de traict, et les pendre apres : ils penserent que ces gens icy de l'autre monde (comme ceux qui avoient semé la cognoissance de beaucoup de vices parmy leur voisinage, et qui estoient beaucoup plus grands maistres qu'eux en toute sorte de malice) ne prenoient pas sans occasion cette sorte de vengeance, et qu'elle devoit estre plus aigre que la leur, dont ils commencerent de quitter leur façon ancienne, pour suivre cette-cy. Je ne suis pas marry que nous remerquons l'horreur barbaresque qu'il y a en une telle action, mais ouy bien dequoy jugeans à point de leurs fautes, nous soyons si aveuglez aux nostres. Je pense qu'il y a plus de barbarie à manger un homme vivant, qu'à le manger mort, à deschirer par tourmens et par gehennes, un corps encore plein de sentiment, le faire rostir par le menu, le faire mordre et meurtrir aux chiens, et aux pourceaux (comme nous l'avons non seulement leu, mais veu de fresche memoire, non entre des ennemis anciens, mais entre des voisins et concitoyens, et qui pis est, sous pretexte de pieté et de religion) que de le rostir et manger apres qu'il est trespassé.

Chrysippus et Zenon chefs de la secte Stoicque, ont bien pensé qu'il n'y avoit aucun mal de se servir de nostre charoigne, à quoy que ce fust, pour nostre besoin, et d'en tirer de la nourriture : comme nos ancestres estans assiegez par Cæsar en la ville d'Alexia, se resolurent de soustenir la faim de ce siege par les corps des vieillars, des femmes, et autres personnes inutiles au combat.

Vascones, fama est, alimentis talibus usi
Produxere animas.

Et les medecins ne craignent pas de s'en servir à toute sorte d'usage, pour nostre santé ; soit pour l'appliquer au dedans, ou au dehors : Mais il ne se trouva jamais aucune opinion si desreglée, qui excusast la trahison, la desloyauté, la tyrannie, la cruauté, qui sont noz fautes ordinaires.

Nous les pouvons donc bien appeller barbares, eu esgard aux regles de la raison, mais non pas eu esgard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie.

Herodote, ENQUETES Livre IV
Quant à la guerre, voici les usages qu'ils observent. Un Scythe boit du sang du premier homme qu'il renverse, coupe la tête à tous ceux qu'il tue dans les combats, et la porte au roi. Quand il lui a présenté la tête d'un ennemi, il a part à tout le butin; sans cela, il en sera privé. Pour écorcher une tête, le Scythe fait d'abord une incision à l'entour, vers les oreilles, et, la prenant par le haut, il en arrache la peau en la secouant. Il pétrit ensuite cette peau entre ses mains, après en avoir enlevé toute la chair avec une côte de boeuf ; et, quand il l'a bien amollie, il s'en sert comme d'une serviette. Il la suspend à la bride du cheval qu'il monte, et s'en fait honneur : car plus un Scythe peut avoir de ces sortes de serviettes, plus il est estimé vaillant et courageux. Il s'en trouve beaucoup qui cousent ensemble des peaux humaines, comme des capes de berger, et qui s'en font des vêtements. Plusieurs aussi écorchent, jusqu'aux ongles inclusivement, la main droite des ennemis qu'ils ont tués, et en font des couvercles à leurs carquois. La peau d'homme est en effet épaisse ; et de toutes les peaux, c'est presque la plus brillante par sa blancheur. D'autres enfin écorchent des hommes depuis les pieds jusqu'à la tête, et lorsqu'ils ont étendu leurs peaux sur des morceaux de bois, ils les portent sur leurs chevaux. Telles sont les coutumes reçues parmi ces peuples.

LXV. Les Scythes n'emploient pas à l'usage que je vais dire toutes sortes de têtes indifféremment, mais celles de leurs plus grands ennemis. Ils scient le crâne au-dessous des sourcils, et le nettoient. Les pauvres se contentent de le revêtir par dehors d'un morceau de cuir de boeuf, sans apprêt : les riches non seulement le couvrent d'un morceau de peau de boeuf, mais ils le dorent aussi en dedans, et s'en servent, tant les pauvres que les riches, comme d'une coupe à boire. Ils font la même chose des têtes de leurs proches, si, après avoir eu quelque querelle ensemble, ils ont remporté sur eux la victoire en présence du roi. S'il vient chez eux quelque étranger dont ils fassent cas, ils lui présentent ces têtes, lui content comment ceux à qui elles appartenaient les ont attaqués, quoiqu'ils fussent leurs parents, et comment ils les ont vaincus. Ils en tirent vanité, et appellent cela des actions de valeur.

LXVI. Chaque gouverneur donne tous les ans un festin dans son nome, où l'on sert du vin mêlé avec de l'eau dans un cratère. Tous ceux qui ont tué des ennemis boivent de ce vin : ceux qui n'ont rien fait de semblable n'en goûtent point ; ils sont honteusement assis à part, et c'est pour eux une grande ignominie. Tous ceux qui ont tué un grand nombre d'ennemis boivent, en même temps, dans deux coupes jointes ensemble.
Voyage au bout de la nuit, CELINE

Ce Noir n'avait encore, semblait-il, jamais vu de boutique, ni de
Blanc peut-être. Une de ses femmes le suivait, yeux baissés, portant sur
le sommet de la tête, en équilibre, le gros panier rempli de caoutchouc
brut.
D'autorité les commis recruteurs s'en saisirent de son panier pour
peser le contenu sur la balance. Le sauvage ne comprenait pas plus le truc
de la balance que le reste. La femme n'osait toujours pas relever la tête.
Les autres nègres de la famille les attendaient dehors, avec les yeux bien
écarquillés. On les fit entrer aussi, enfants compris et tous, pour qu'ils ne
perdent rien du spectacle.
C'était la première fois qu'ils venaient comme ça tous ensemble de
la forêt, vers les Blancs en ville. Ils avaient dû s'y mettre depuis bien
longtemps les uns et les autres pour récolter tout ce caoutchouc-là. Alors
forcément le résultat les intéressait tous. C'est long à suinter le
caoutchouc dans les petits godets qu'on accroche au tronc des arbres.
Souvent, on n'en a pas plein un petit verre en deux mois.
Pesée faite, notre gratteur (6) entraîna le père, éberlué, derrière son
comptoir et avec un crayon lui fit son compte et puis lui enferma dans le
creux de la main quelques pièces en argent. Et puis : « Va-t'en! qu'il lui a
dit comme ça. C'est ton compte !... »
Tous les petits amis blancs s'en tordaient de rigolade, tellement il
avait bien mené son business. Le nègre restait planté penaud devant le
comptoir avec son petit caleçon orange autour du sexe.
« Toi, y a pas savoir argent? Sauvage alors? que l'interpelle pour le
réveiller l'un de nos commis, débrouillard, habitué et bien dressé sans
doute à ces transactions péremptoires (8). Toi y en a pas parler « francé
» dis ? Toi y en a gorille encore hein ?... Toi y en a parler quoi hein ? Kous
Kous ? Mabillia (9) ? Toi y en a couillon ! Bushman (10) ! Plein couillon
(11) !
Mais il restait devant nous le sauvage, la main refermée sur les
pièces. Il se serait bien sauvé, s'il avait osé, mais il n'osait pas.
« Toi y en a acheté alors quoi avec ton pognon ? intervint le
« gratteur » opportunément. J'en ai pas vu un aussi con que lui tout de
même depuis bien longtemps, voulut-il bien remarquer. Il doit venir de
loin celui-là! Qu'est-ce que tu veux ? Donne-moi le ton pognon ! »
Il lui reprit l'argent d'autorité et à la place des pièces lui chiffonna
dans le creux de la main un grand mouchoir très vert qu'il avait été cueillir
finement dans une cachette du comptoir.
Le père nègre hésitait à s'en aller avec ce mouchoir. Le gratteur fit
alors mieux encore. Il connaissait décidément tous les trucs (12) du
commerce conquérant. Agitant devant les yeux d'un des tous petits Noirs
enfants, le grand morceau vert d'étamine : « Tu le trouves pas beau, toi,
dis morpion (13) ? T'en as souvent vu comme ça, dis ma mignonne, dis
ma petite charogne, dis mon petit boudin, des mouchoirs ? » Et il le lui
noua autour du cou, d'autorité, question de l'habiller (14).
La famille sauvage contemplait à présent le petit orné de cette
grande chose en cotonnade verte... Il n'y avait plus rien à faire puisque le
mouchoir venait d'entrer dans la famille. Il n'y avait plus qu'à l'accepter, le
prendre et s'en aller.
Tous se mirent donc à reculer lentement, franchirent la porte, et au
moment où le père se retournait, en dernier, pour dire quelque chose, le
commis le plus dessalé qui avait des chaussures le stimula, le père, par un
grand coup de botte en plein dans les fesses.
Toute la petite tribu, regroupée, silencieuse, de l'autre côté de
l'avenue Faidherbe (15) , sous le magnolier (16), nous regarda finir notre
apéritif. On aurait dit qu'ils essayaient de comprendre ce qui venait de
leur arriver.

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai déjà fait un tableau qui caractérise chaque texte (genre, type, mvt littéraire...) Mais je n’arrive plus à cet endroit là.



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