Retrouver le plan d'un commentaire composé ....

Publié le 27 avr. 2017 il y a 7A par Anonyme - Fin › 30 avr. 2017 dans 7A
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Sujet du devoir

Le sujet : Monologue de Médée - Acte V, scène 2. D'après le travail ci-dessous, terminez l'introduction en annonçant le plan détaillé (titres, sous titres, comme dans un cours) et terminez en rédigeant une conclusion.

 

Médée

Est-ce assez, ma vengeance, est-ce assez de deux morts ?
Consulte avec loisir tes plus ardents transports.
Des bras de mon perfide arracher une femme,
Est-ce pour assouvir les fureurs de mon âme ?
Que n’a-t-elle déjà des enfants de Jason,
Sur qui plus pleinement venger sa trahison !
Suppléons-y des miens ; immolons avec joie
Ceux qu’à me dire adieu Créuse me renvoie :
Nature, je le puis sans violer ta loi ;
Ils viennent de sa part, et ne sont plus à moi.
Mais ils sont innocents ; aussi l’était mon frère ;
Ils sont trop criminels d’avoir Jason pour père ;
Il faut que leur trépas redouble son tourment ;
Il faut qu’il souffre en père aussi bien qu’en amant.
Mais quoi ! j’ai beau contre eux animer mon audace,
La pitié la combat, et se met en sa place :
Puis, cédant tout à coup la place à ma fureur,

J’adore les projets qui me faisaient horreur :
De l’amour aussitôt je passe à la colère,
Des sentiments de femme aux tendresses de mère.
Cessez dorénavant, pensers irrésolus,
D’épargner des enfants que je ne verrai plus.
Chers fruits de mon amour, si je vous ai fait naître,
Ce n’est pas seulement pour caresser un traître :
Il me prive de vous, et je l’en vais priver.
Mais ma pitié renaît, et revient me braver ;
Je n’exécute rien, et mon âme éperdue
Entre deux passions demeure suspendue.
N’en délibérons plus, mon bras en résoudra.
Je vous perds, mes enfants ; mais Jason vous perdra ;
Il ne vous verra plus… Créon sort tout en rage ;
Allons à son trépas joindre ce triste ouvrage.

 

Commentaire composé

Médée est la première tragédie de Corneille, représentée pour la première fois en 1635. Le classicisme n’en est alors qu’à ses commencements, et la vraisemblance ne gouverne pas encore totalement le théâtre, qui accueille encore des personnages monstrueux dont la personnalité peut choquer les bienséances, comme Médée, mère jalouse et criminelle prête à tuer ses propres enfants pour faire souffrir son époux le plus possible. Le monologue que nous allons étudier présente ses hésitations face à sa résolution d’infanticide. Nous pouvons donc nous demander dans quelle mesure ce monologue est tragique.

             Le monologue constitue une pause dans l’action. Le personnage, seul sur scène, s’interroge sur sa situation. Médée expose son dilemme dans les quatre premiers vers : la mort de Créuse suffira-t-elle à la satisfaire, ou doit-elle aller au bout de son crime en tuant ses propres enfants ? Elle se prend elle-même pour objet de réflexion, ce que l’on peut voir à travers la récurrence des pronoms de première personne dans le texte, mais aussi à travers le lexique des sentiments : Médée est agitée par la « vengeance », la « joie », l’« audace », « la pitié », ou encore la « fureur », « l’amour » ou « la colère » ; ces sentiments forment de nombreuses antithèses dans son discours. Même s’il révèle un grand trouble, ce moment de réflexion n’est pas vain, puisque le personnage parvient à prendre une décision. On passe en effet de l’interrogation dans les premiers vers à la résolution à la fin du monologue avec l’emploi de l’impératif : « N’en délibérons plus », « Allons ».

            Médée ne cesse de changer d’avis tout au long de son monologue. Elle est prête au sacrifice de sa progéniture, mais se ravise, revient à sa résolution première avec l’anaphore d’« il faut », se radoucit, rechange d’avis, est encore saisie de pitié, et opte finalement pour l’infanticide à la fin du texte. La conjonction de coordination « mais » revient quatre fois dans le texte, et les adverbes « tout à coup » ou « aussitôt » soulignent le caractère soudain de ces revirements. De nombreuses antithèses parcourent le texte : les adjectifs « innocents » et « criminels » sont placés chacun à l’hémistiche ; au nom « audace » placé à la rime répond immédiatement le nom « pitié » ; les mots « adore » et « horreur » se font écho dans un effet de paronomase ; on retrouve enfin « l’amour » et « la colère ». Face à ces oppositions lexicales, des parallélismes soulignent la réciprocité de la perte pour Jason et Médée : « Il me prive de vous, et je l’en vais priver », « Je vous perds, mes enfants ; mais Jason vous perdra ».

            Médée met en évidence la relation triangulaire dans laquelle elle est prise malgré elle : Jason est aimé de deux femmes, « elle », c’est-à-dire Créuse, et « je », Médée. Mais la jalousie de la femme s’oppose à la tendresse de la mère : Médée exprime elle-même cette contradiction. Elle trouve des arguments pour chacun de ces sentiments. Pour justifier l’infanticide, elle explique qu’ils ne sont déjà plus ses enfants puisqu’ils lui sont enlevés. Elle réfute ainsi le caractère contre-nature du meurtre, en s’adressant directement à la Nature personnifiée. Un contre-argument vient immédiatement la troubler : qu’ils soient ses enfants ou non, ils sont innocents. Médée oppose deux idées à cette pensée : d’une part, elle n’a pas hésité à tuer son frère pour permettre à Jason de s’enfuir avec la Toison d’or, comme elle l’explique, ce qui crée un précédent dans le crime. D’autre part, ce sont les enfants de Jason, et le crime du père rejaillit sur eux. Le but de Médée est de faire souffrir Jason le plus possible.

À ce sentiment de colère s’oppose la pitié. On retrouve le mot deux fois dans le texte. Elle en vient même à s’adresser à ses enfants dans deux apostrophes différents, « chers fruits de mon amour », et « mes enfants » : le possessif et l’adjectif « chers » soulignent le lien maternel. Mais cela ne suffit pas à la faire fléchir.

            Le monologue de Médée met donc bien en évidence des sentiments contradictoires. Cependant le personnage choisit de sacrifier ses enfants à sa colère. Sa fureur vengeresse en fait un personnage tragique.

 

            La colère de Médée se traduit dans le ton du texte. Les exclamations et les interrogations donnent au début du monologue un caractère virulent. La ponctuation est abondante, et le rythme des vers est souvent perturbé. Quelques enjambements font déborder la syntaxe du cadre du vers. La régularité de l’alexandrin est tantôt déstructurée par des pauses fortes qui isolent des mots exprimant le désespoir en début de vers (« Misérable », « Ah » ou « Hélas ») et créent des contre-rejets internes, tantôt renforcée par une ponctuation qui marque plus fortement la césure à l’hémistiche. Les vers sont hachés et le rythme s’accélère. Le registre lyrique met en relief la souffrance de Médée : les pronoms de première personne abondent pour décrire ses émotions, et le lexique des sentiments, que l’on a déjà relevé, est très présent dans le texte.

            Médée s’adresse à plusieurs interlocuteurs imaginaires, ce que l’on voit dans les différentes apostrophes présentes dans le texte qui nous permettent d’apprécier la folie du personnage. D’une part elle s’adresse à des entités ou des personnages absents, la « Nature » ou ses enfants, d’autre part elle semble se dissocier d’elle-même en parlant à sa « vengeance » ou à ses « pensers irrésolus » : ces dernières apostrophes révèlent une division de l’être. La métaphore spatiale de l’âme « suspendue » renforce cette impression. Médée imagine un combat intérieur entre sa pitié et son audace, ce qui montre bien qu’elle assiste, spectatrice impuissante, à un débordement de passions dans son cœur qu’elle ne contrôle absolument pas. Le personnage a ainsi quelque chose de pathétique.

            La passion de Médée est dévastatrice. Des métaphores en soulignent la violence dans le texte, notamment celle du feu (« tes ardents transports »). Le lexique qui permet de qualifier la jalousie est très fort : Médée parle de « fureur ». Le mot est à prendre dans son sens étymologique de « délire », « folie ». Le personnage se révèle particulièrement cruel car l’idée du sacrifice lui procure une forme de « joie » (le mot, placé à la rime, est mis en valeur). De plus, Médée cherche à faire souffrir Jason le plus possible, ce que l’on voit à l’anaphore d’« il faut », à la présence du verbe « redoubler », et au parallélisme « en père aussi bien qu’en amant » : Jason doit éprouver deux souffrances différentes, la perte de sa future femme et la perte de ses enfants. À la fin du monologue, Médée ne se préoccupe presque plus de ses sentiments de mère, lorsqu’elle dit : « Je vous perds, mes enfants ; mais Jason vous perdra ». La conjonction de coordination « mais » a ici un sens très fort. Le début de la phrase fonctionne comme une concession (certes la mère perd ses enfants), balayée par la fin du vers qui justifie tout (Médée sera vengée).

            Le personnage se rend donc monstrueux par son infanticide : le spectateur ne peut qu’éprouver la terreur à la vue de tant de cruauté.

 

 

 

 

 

Où j'en suis dans mon devoir

Le professeur nous a donc donné un commentaire composé déjà fait, il nous faut continuer l'introduction en annonçant le plan détaillé du développement et terminer en rédigeant la conclusion.

Je suis en train de réfléchir sur le plan détaillé mais j'ai du mal. Si j'ai bien pu distinguer qu'il y a partie I et partie II et des sous parties (est ce que j'ai juste ?) , je ne suis pas parvenue à leur donner un titre exact. Je n'ai jamais fait un exercice dans ce sens là, on a toujours fait un commentaire composé en le créant soit même et je suis plutôt perdue. Pour la première partie j'avais pensé à I) un monologue intérieur délibératif mais c'est tout.

Pouvez vous m'aider svp ? Je vous remercie

 

 

 




6 commentaires pour ce devoir


willffy
willffy
Posté le 27 avr. 2017

D'après le travail ci-dessous, terminez l'introduction en annonçant le plan détaillé (titres, sous titres, comme dans un cours) et terminez en rédigeant une conclusion.

Tu  as dû oublier quelque chose.

 

 

Anonyme
Posté le 27 avr. 2017

Bonjour,

Oui excusez moi, à cause de la lenteur de mon ordinateur tout le sujet ne s'est pas enregistré, j'ai rectifié. Merci

willffy
willffy
Posté le 27 avr. 2017

Médée est la première tragédie de Corneille, représentée pour la première fois en 1635.

A revoir, cette répétition

 

Le classicisme n’en est alors qu’à ses débuts( attention , ce terme n'est venu que par la suite, Corneille ignorait qu'il faisait du classicisme) et la vraisemblance ne gouverne pas encore totalement le théâtre, qui accueille encore des personnages monstrueux dont la personnalité peut choquer les bienséances( texte inspiré de Médée d'Euripide) , comme Médée, mère jalouse et criminelle prête à tuer ses propres enfants pour faire souffrir son époux . Le monologue que nous allons étudier présente ses hésitations face à sa résolution d’infanticide. Nous pouvons donc nous demander par quel processus , une mère en arrive à vouloir tuer ses  propres enfants.

Anonyme
Posté le 27 avr. 2017

En fait, l'introduction ainsi que le commentaire composé qui suit n'est pas de moi, c'est le prof de français qui l'a donné tel quel et nous demande de deviner le plan ... et je n'ai pas le droit de modifier l'introduction non plus

willffy
willffy
Posté le 27 avr. 2017

Sa douleur de femme:

Est-ce assez, ma vengeance, est-ce assez de deux morts ?
Consulte avec loisir tes plus ardents transports.
Des bras de mon perfide arracher une femme,
Est-ce pour assouvir les fureurs de mon âme ?
Que n’a-t-elle déjà des enfants de Jason,
Sur qui plus pleinement venger sa trahison !
Suppléons-y des miens ; immolons avec joie
Ceux qu’à me dire adieu Créuse me renvoie :
Nature, je le puis sans violer ta loi ;
Ils viennent de sa part, et ne sont plus à moi.

Ses hésitations

Mais ils sont innocents ; aussi l’était mon frère ;
Ils sont trop criminels d’avoir Jason pour père ;
Il faut que leur trépas redouble son tourment ;
Il faut qu’il souffre en père aussi bien qu’en amant.
Mais quoi ! j’ai beau contre eux animer mon audace,
La pitié la combat, et se met en sa place :
Puis, cédant tout à coup la place à ma fureur,

J’adore les projets qui me faisaient horreur :
De l’amour aussitôt je passe à la colère,
Des sentiments de femme aux tendresses de mère.
Cessez dorénavant, pensers irrésolus,
D’épargner des enfants que je ne verrai plus.

De la folie qui se retourne contre elle

Chers fruits de mon amour, si je vous ai fait naître,
Ce n’est pas seulement pour caresser un traître :
Il me prive de vous, et je l’en vais priver.
Mais ma pitié renaît, et revient me braver ;
Je n’exécute rien, et mon âme éperdue
Entre deux passions demeure suspendue.
N’en délibérons plus, mon bras en résoudra.
Je vous perds, mes enfants ; mais Jason vous perdra ;
Il ne vous verra plus… Créon sort tout en rage ;
Allons à son trépas joindre ce triste ouvrage.

Anonyme
Posté le 27 avr. 2017

Merci pour votre aide et vos commentaires. La difficulté de cet exercice réside dans le fait que le commentaire composé donné a été fait par quelqu'un d'autre et que le prof nous demande de retrouver le plan détaillé à partir de ce commentaire, c'est pourquoi je n'arrive pas à le faire car personnellement j'aurai fait autrement, je ne peux donc même pas utiliser ce que vous me suggérez en gras


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