La Sicile au 12eme siècle

Correction, réponse organisée.

La Sicile, une terre de contact entre les civilisations au XIIème siècle.

Introduction.

La Sicile, territoire byzantin, est conquise en 1071 par les normands chrétiens. Les rois installent leur capitale à Palerme. La Sicile devient un carrefour en méditerranée où se côtoient les communautés normandes chrétiennes, musulmanes et orthodoxes. Aussi, pouvons- nous nous demander, quels sont les contacts entretenus par les différentes civilisations en Sicile au XIIème ? Nous verrons dans un premier temps que les Normands entretiennent des contacts violents avec les autres civilisations, puis que la Sicile devient une île cosmopolite où cohabitent les communautés et enfin, que la Sicile devient un lieu d’échanges.

Les normands en 1071 prennent la Sicile aux byzantins. Roger Guiscard puis Roger II (1101-1154) deviennent roi de l’île et installent leur capitale à Palerme. Mais les rois normands poursuivent leurs conquêtes. Les normands attaquent les musulmans à Alexandrie, conquièrent et occupent la Tunisie de 1148 à 1160 et effectuent des raids contre les Baléares. Les normands chrétiens lancent des expéditions contre Thessalonique en terre byzantine. Les chrétiens se montrent donc offensifs envers leurs voisins musulmans et byzantins. Cependant, par leur tolérance, les rois chrétiens permettent la cohabitation des communautés en Sicile. Chrétiens et musulmans vivent ensemble en Sicile. Le roi est tolérant. Il confie un rôle politique, économique, culturel et des postes clefs aux musulmans. Il s’entoure d’officiers musulmans et l’intendant de sa cuisine est également de religion musulman. De même, les rois chrétiens accordent la liberté de conscience et de culte aux autres communautés. Lors du tremblement de terre, les musulmans invoquent Allah et le prophète Mahomet. De même, ils conservent leurs mosquées. Palerme devient donc une ville cosmopolite où se côtoient musulmans et chrétiens et orthodoxes. Cette cohabitation permet des échanges culturels nombreux en Sicile. Les rois de Sicile adoptent le mode de vie des musulmans, le roi Guillaume 1er lit et écrit l’arabe. Roger II, s’habille à la mode byzantine et se fait représenter comme un basileus, empereur byzantin, avec une parure luxueuse. De même, Palerme devient un foyer culturel où se côtoient les plus grands savants musulmans de l’époque. Al Idrissi y réalise la géographie de la méditerranée, des philosophes, des écrivains, des historiens, musulmans, juifs traduisent et commentent les auteurs antiques. Enfin, Les normands s’inspirent des influences musulmanes et byzantines dans leurs réalisations architecturales. Ainsi, le cloître de Monreale, mêle des éléments de décoration occidentale, arc romans, musulmanes, fontaines et byzantines, coupoles. De même, les rois utilisent la mosaîque, et la couleur dorée selon l’usage des icônes byzantines, pour se faire représenter. Palerme et la Sicile montrent bien le syncrétisme culturel entre les trois civilisations.

Conclusion.

La Sicile apparaît surtout comme une terre de contact pacifique entre les trois civilisations de la Méditerranée du XIIème siècle, même si les attaques extérieures sont nombreuses. Les rois normands font preuve d’une grande tolérance à l’égard des musulmans. Ce cosmopolitisme a fait de la Sicile et de palerme en particulier, un foyer de savoir et de mélange culturel. Mais, dans la deuxième moitié du XIIème siècle, l’arrivée massive des italiens en Sicile, marginalise la communauté musulmane. Ces derniers se révoltent au XIIIème siècle et sont déportés en Italie du sud mettant fin au régime de tolérance et à la fragile cohabitation établie par les rois normands.