Maylis de Kerangal, Naissance d'un pont

Publié le 25 déc. 2016 il y a 7A par Anonyme - Fin › 1 janv. 2017 dans 7A
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Sujet du devoir

John Johnson, dit le Boa, a été élu maire de Coca, ville imaginaire des
États-Unis. Il a de grands projets pour sa ville. Quelques semaines après son élection, il fait un séjour à Dubaï. C’est son premier voyage hors du continent américain.

Ce qu’il voit entre l’aéroport et la ville provoque chez lui une sensation ambivalente d’euphorie et d’écrasement.
Les grues d'abord lui éberluent la tête: agglutinées par centaines, elles surpeuplent le ciel, leurs bras comme des sabres laser plus fluorescents que ceux des guerriers du Jedi, leur halo blafard auréolant la ville chantier d'une coupole de nuit blanche. Le Boa se tord le cou à les compter toutes, et l'homme en dishdashblanche qui le coudoie sur la banquette, le voyant faire, lui signale qu'un tiers des grues existant à la surface du globe est réquisitionné en ces lieux: une sur trois répète-t-il, une sur trois est ici, chez nous. Sa toute petite bouche soulignée d'un trait de moustache articule très doucement nous construisons la cité du futur, une entreprise pharaonique. Le Boa ne dit plus rien. Il
salive, émerveillé. La prolifération des tours le sidère, si nombreuses qu'on les croit multipliées par un œil malade, si hautes qu'on se frotte les paupières, craignant d'halluciner, leurs fenêtres blanches comme des milliers de petits parallélogrammes aveuglants, comme des milliers de pastilles de Vichy effervescentes dans la nuit délavée
; ici on travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les ouvriers sont logés à l'extérieur de la ville, les rotations se font par navette –l'homme susurre chaque information, escortant l'étonnement de Boa avec délicatesse. Plus loin, il pointe d'un index cireux un
édifice en construction, déjà haut d'une centaine d'étages, et précise: celle-ci sera haute de sept cents mètres. Le Boa hoche la tête, s'enquiert soudain des hauteurs de l'Empire State Building de New York, ou du Hancok Center de Chicago, questionne sur les tours de Shanghai, de Cape Town, de Moscou, il est euphorique et médusé. ÀDubaï donc, le ciel est solide, massif: de la terre à bâtir. Le trajet est long dans la longue voiture, la mer tarde à venir, le Boa l’attend plate, inaffectée, lourde nappe noire comme le pétrole dont le pourtour s’effacerait dans la nuit, et il sursaute à la découvrir construite elle aussi, rendue solide, croûteuse, et apte à faire socle pour un archipel artificiel qui reproduirait un planisphère -la Grande-Bretagne y est à vendre trois millions de dollars –ou un complexe d’habitations de luxe en forme de palmier: elle aussi, donc, de la terre à bâtir.
Le Boa arrive à l’hôtel bouleversé, les joues rouges et les yeux exorbités, il peine à s’endormir, la nuit est trop claire, comme filtrée par une gazechaude, lui-même trop excité –le Burj Al-Arab est l’hôtel le plus haut du monde, une immense voile de verre et de Teflon gonflée face au golfe Persique qui est absolument noir à cette heure, et clos comme un coffre [...]. Au réveil, le Boa est convaincu d’avoir trouvé l’inspiration qui manquait à son mandat. C’est un espace maîtrisé qui s’offre à ses yeux, un espace, pense-t-il, où la maîtrise se combine à l’audace, et là est la marque de la puissance.

 

Où j'en suis dans mon devoir

Questions

1. Quelles sont les caractéristiques principales de la ville décrite dans le texte?
2. Étudiez précisément la progression des émotions etsensations ressenties par le personnage principal au fil de l’extrait.
3. À quel temps les verbes sont-ils majoritairement conjuguésdans le texte
? Comment comprenez-vous ce choix de l’auteur?
4. «Sa toute petite bouche soulignée d'un trait de moustache articule très doucement nous construisons la cité du futur, une entreprise pharaonique»: comment dans cette phrase les propos tenus par le personnage sont-ils rapportés? Est-ce une manière de faire habituelle? A votre avis, pourquoi l’auteur procède-t-il ainsi?
5. «une entreprise pharaonique" Comment le mot souligné est-il construit?
Que signifie-t-ilgénéralement ?
Le contexte lui donne-t-il une valeur particulière?
6 «Un espace, pense-t-il, où la maîtrise se combine à l’audace, et là est la marque de la puissance»:
Expliquez le sens de cette phrase en vous aidant de ce qui la précède.
A votre avis,l'auteur partage-t-il ici la pensée du personnage

7. Proposez un titre pour ce texte, puis expliquez vos intentions et ce qui justifie votre proposition

 

 

 




9 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 25 déc. 2016

une sensation ambivalente d’euphorie et d’écrasement.
Les grues d'abord lui éberluent la tête: agglutinées par centaines, elles surpeuplent le ciel, leurs bras comme des sabres laser plus fluorescents que ceux des guerriers du Jedi, leur halo blafard auréolant la ville chantier d'une coupole de nuit blanche. Le Boa se tord le cou à les compter toutes, et l'homme en dishdash blanche qui le coudoie sur la banquette, le voyant faire, lui signale qu'un tiers des grues existant à la surface du globe est réquisitionné en ces lieux: une sur trois répète-t-il, une sur trois est ici, chez nous. Sa toute petite bouche soulignée d'un trait de moustache articule très doucement nous construisons la cité du futur, une entreprise pharaonique. Le Boa ne dit plus rien. Il salive, émerveillé. La prolifération des tours le sidère, si nombreuses qu'on les croit multipliées par un œil malade, si hautes qu'on se frotte les paupières, craignant d'halluciner, leurs fenêtres blanches comme des milliers de petits parallélogrammes aveuglants, comme des milliers de pastilles de Vichy effervescentes dans la nuit délavée... Le Boa hoche la tête, s'enquiert soudain des hauteurs de l'Empire State Building de New York, ou du Hancok Center de Chicago, questionne sur les tours de Shanghai, de Cape Town, de Moscou, il est euphorique et médusé. À Dubaï donc, le ciel est solide, massif: de la terre à bâtir. Le trajet est long dans la longue voiture, la mer tarde à venir, le Boa l’attend plate, inaffectée, lourde nappe noire comme le pétrole dont le pourtour s’effacerait dans la nuit, et il sursaute (surprise) à la découvrir construite elle aussi, rendue solide, croûteuse, et apte à faire socle pour un archipel artificiel qui reproduirait un planisphère -la Grande-Bretagne y est à vendre trois millions de dollars –ou un complexe d’habitations de luxe en forme de palmier: elle aussi, donc, de la terre à bâtir.
Le Boa arrive à l’hôtel bouleversé, les joues rouges et les yeux exorbités, il peine à s’endormir, la nuit est trop claire, comme filtrée par une gaze chaude, lui-même trop excité –le Burj Al-Arab est l’hôtel le plus haut du monde, une immense  voile de verre et de Teflon gonflée face au golfe Persique qui est absolument noir à cette heure, et clos comme un coffre [...]. Au réveil, le Boa est convaincu d’avoir trouvé l’inspiration qui manquait à son mandat. C’est un espace maîtrisé qui s’offre à ses yeux, un espace, pense-t-il, où la maîtrise se combine à l’audace, et là est la marque de la puissance.

Anonyme
Posté le 25 déc. 2016

Pouvez-vous m'aidé aux questions 2,6 et 7 svp

Anonyme
Posté le 25 déc. 2016

On dirait que l'auteur ne pense pas tout à fait comme John. le narrateur précise que c'est le personnage qui est convaincu : « le Boa est convaincu d'avoir trouvé l'inspiration ». L'auteur met de la distance avec son personnage.

2
Anonyme
Posté le 25 déc. 2016

Question 6

les hommes dépassent les limites en osant construire des tours de plus hautes et des iles artificielles. Ils montrent leur puissance sur la nature

Question 2

Sers toi des mots en gras

Les émotions suivent la progression du personnage dans la découverte de la ville

Il est d'abord stupéfait

émerveillé

étonné

bouleversé et surexcité

content et satisfait

willffy
willffy
Posté le 25 déc. 2016

Q2

Ce qu’il voit entre l’aéroport et la ville provoque chez lui une sensation ambivalente d’euphorie et d’écrasement.
Les grues d'abord lui éberluent la tête: agglutinées par centaines, elles surpeuplent le ciel, leurs bras comme des sabres laser plus fluorescents que ceux des guerriers du Jedi, leur halo blafard auréolant la ville chantier d'une coupole de nuit blanche. Le Boa se tord le cou à les compter toutes, et l'homme en dishdashblanche qui le coudoie sur la banquette, le voyant faire, lui signale qu'un tiers des grues existant à la surface du globe est réquisitionné en ces lieux: une sur trois répète-t-il, une sur trois est ici, chez nous. Sa toute petite bouche soulignée d'un trait de moustache articule très doucement nous construisons la cité du futur, une entreprise pharaonique. Le Boa ne dit plus rien. Il
salive, émerveillé. La prolifération des tours le sidère, si nombreuses qu'on les croit multipliées par un œil malade, si hautes qu'on se frotte les paupières, craignant d'halluciner, leurs fenêtres blanches comme des milliers de petits parallélogrammes aveuglants, comme des milliers de pastilles de Vichy effervescentes dans la nuit délavée
; ici on travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les ouvriers sont logés à l'extérieur de la ville, les rotations se font par navette –l'homme susurre chaque information, escortant l'étonnement de Boa avec délicatesse. Plus loin, il pointe d'un index cireux un
édifice en construction, déjà haut d'une centaine d'étages, et précise: celle-ci sera haute de sept cents mètres. Le Boa hoche la tête, s'enquiert soudain des hauteurs de l'Empire State Building de New York, ou du Hancok Center de Chicago, questionne sur les tours de Shanghai,de Cape Town, de Moscou, il est euphorique et médusé. ÀDubaï donc, le ciel est solide, massif: de la terre à bâtir. Le trajet est long dans la longue voiture, la mer tarde à venir, le Boa l’attend plate, inaffectée, lourde nappe noire comme le pétrole dont le pourtour s’effacerait dans la nuit, et il sursaute à la découvrir construite elle aussi, rendue solide, croûteuse, et apte à faire socle pour un archipel artificiel qui reproduirait un planisphère -la Grande-Bretagne y est à vendre trois millions de dollars –ou un complexe d’habitations de luxe en forme de palmier: elle aussi, donc, de la terre à bâtir.
Le Boa arrive à l’hôtel bouleversé, les joues rouges et les yeux exorbités, il peine à s’endormir, la nuit est trop claire, comme filtrée par une gazechaude, lui-même trop excité –le Burj Al-Arab est l’hôtel le plus haut du monde, une immense voile de verre et de Teflon gonflée face au golfe Persique qui est absolument noir à cette heure, et clos comme un coffre [...]. Au réveil, le Boa est convaincu d’avoir trouvé l’inspiration qui manquait à son mandat. C’est un espace maîtrisé qui s’offre à ses yeux, un espace, pense-t-il, où la maîtrise se combine à l’audace, et là est la marque de la puissance.

 

 

willffy
willffy
Posté le 25 déc. 2016

6 «Un espace, pense-t-il, où la maîtrise se combine à l’audace, et là est la marque de la puissance»:
Expliquez le sens de cette phrase en vous aidant de ce qui la précède.
A votre avis,l'auteur partage-t-il ici la pensée du personnage

La maîtrise: la technique est au point

L'audace: oser un tel projet qui semblait irréalisable

Donc : oser utiliser des techniques nouvelles , mais réfléchies et prendre des risques , c'est un signe de puissance indiscutable , le financement est là, si la réussite est au rendez-vous , le projet sera salué partout.

 

 

Je pense que l'auteur adhère au projet , mais pas forcément aux compétences du Boa.

Anonyme
Posté le 25 déc. 2016

Merci pour tes réponses et ton aide

willffy
willffy
Posté le 25 déc. 2016

7. Proposez un titre pour ce texte, puis expliquez vos intentions et ce qui justifie votre proposition

Un projet démesuré pour une réussite politique.

La réussite au bout de la copie.

Copier sans coller.

Comment réussir en politique ?

 

willffy
willffy
Posté le 25 déc. 2016

Bonne suite!

 


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