Questions en français

Publié le 19 nov. 2019 il y a 4A par Natalia - Fin › 21 nov. 2019 dans 4A
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Sujet du devoir

Il faut répondre à cette question 

 

Quelle expression témoigne du contraste de l'opposition qui existe entre les deux moment avant et après le coiffeur?

            Texte :

Mon grand-père s’agaçait de ma longue chevelure : « C’est un garçon, disait-il à ma mère, tu vas en faire une fille ; je ne veux pas que mon fils devienne une poule mouillée ! » Anne-Marie tenait bon ; elle eût aimé, je pense, que je fusse une fille pour de vrai ; avec quel bonheur elle eût comblé de bienfaits son enfance ressuscitée. Le Ciel ne l’ayant pas exaucée, elle s’arrangea : j’aurais le sexe des anges, indéterminé mais féminin sur les bords. Tendre, elle m’apprit la tendresse ; ma solitude fit le reste et m’écarta des jeux violents. Un jour – j’avais sept ans – mon grand-père n’y tint plus : il me prit par la main, annonçant qu’il m’emmenait en promenade. Mais, à peine avions-nous tourné le coin de la rue, il me poussa chez le coiffeur en me disant : « Nous allons faire une surprise à ta mère. » J’adorais les surprises. Il y en avait tout le temps chez nous. Cachotteries amusées ou vertueuses, cadeaux inattendus, révélations théâtrales suivies d’embrassements : c’était le ton de notre vie. Quand on m’avait ôté l’appendice, ma mère n’en avait pas soufflé mot à Karl pour lui éviter des angoisses qu’il n’eût, de toute manière, pas ressenties. Mon oncle Auguste avait donné l’argent ; revenus clandestinement d’Arcachon, nous nous étions cachés dans une clinique de Courbevoie. Le surlendemain de l’opération, Auguste était venu voir mon grand-père : « Je vais, lui avait-il dit, t’annoncer une bonne nouvelle. » Karl fut trompé par l’affable (1) solennité de cette voix : « Tu te remaries ! » « Non, répondit mon oncle en souriant, mais tout s’est très bien passé. » « Quoi, tout ? », etc. Bref les coups de théâtre faisaient mon petit ordinaire et je regardai avec bienveillance mes boucles rouler le long de la serviette blanche qui me serrait le cou et tomber sur le plancher, inexplicablement ternies ; je revins glorieux et tondu. Il y eut des cris mais pas d’embrassements et ma mère s’enferma dans sa chambre pour pleurer : on avait troqué sa fillette contre un garçonnet. Il y avait pis : tant qu’elles voltigeaient autour de mes oreilles, mes belles anglaises lui avaient permis de refuser l’évidence de ma laideur. Déjà, pourtant, mon œil droit entrait dans le crépuscule. Il fallut qu’elle s’avouât la vérité. Mon grand-père semblait lui-même tout interdit ; on lui avait confié sa petite merveille, il avait rendu un crapaud ; c’était saper à la base ses futurs émerveillements. Mamie le regardait, amusée. Elle dit simplement : « Karl n’est pas fier ; il fait le dos rond. »

Aimable.

Où j'en suis dans mon devoir

Qui peux m'aider svp si vous le voulez vraiment :)




1 commentaire pour ce devoir


Entrechat#5522
Entrechat#5522
Posté le 19 nov. 2019

"tant qu’elles voltigeaient autour de mes oreilles, mes belles anglaises lui avaient permis de refuser l’évidence de ma laideur."

Ce texte est tiré des Mots, autobiographie de Jean Paul Sartre. Et pour te montrer qu'il n'exagérait pas sur sa laideur, je te joins un de ses portraits:

Résultat de recherche d'images pour "sartre"

Si tu ne sais pas qui était Sartre, vas voir ici: https://la-philosophie.com/sartre-jean-paul-biographie-idees-top-citations


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