L'homme qui voulait tuer Georges

Publié le 19 sept. 2011 il y a 12A par Anonyme - Fin › 26 sept. 2011 dans 12A
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Sujet du devoir

Nous nous arrêtons près du petit rond-point. Irène bloque le frein et se dirige aussitôt vers la table d’orientation. Elle est d’excellente humeur et ne semble plus me tenir rigueur de mon irruption intempestive de tout à l’heure, dans la chambre. Georges, toujours aussi indifférent et qui ne s’intéresse pas au paysage, reste dans la voiture.

Jusqu’à présent, tout s’est bien passé comme à l’accoutumée. Mais cette fois, je fais un petit geste de plus : après avoir laissé galamment Irène me précéder, d’un coup sec du pied, je débloque la pédale du frein. Puis, je suis Irène sans même me retourner : que Georges aille se faire caramboler par les voitures de la route ou se fracasser sur les rochers de la falaise avant de s’engloutir dans la mer, peu m’importe, je ne suis pas sadique. Seul le résultat compte.

Je sens, derrière moi, la voiture commencer à s’ébranler tranquillement, à prendre de la vitesse. Encore un instant, rien qu’un instant, tout sera fini.

Mais, soudain, Irène se retourne vers moi en souriant – Regardez comme la mer…

Elle n’achève pas. Ses yeux s’agrandissent. Elle hurle – La voiture ! Georges !…

Elle fait demi-tour, me bouscule et s’élance vers la voiture, qui dévale le chemin (à ce moment seulement, je constate que le sort a choisi la falaise).



Irène peut-elle espérer rattraper la voiture ? Je cours derrière elle le moins vite possible en criant : « Mon Dieu ! » et tout en souhaitant que Dieu ne se mêle de rien et laisse la voiture et son contenu accomplir leur destin.

Irène trébuche, chancelle, se rattrape, perd une de ses chaussures à talons hauts, se débarrasse de l’autre, repart. Je n’aurais pu croire qu’une fille pouvait courir si vite : elle parvient au niveau de la voiture juste au moment où celle-ci atteint le bord de la falaise, saisit la poignée. Elle s’arc-boute, tente de freiner la voiture qui l’entraîne. Je hurle, et cette fois sincèrement :

- Mon Dieu ! Irène Je ne voulais pas cela ! Je voulais la perte de Georges, pas la sienne ! Je me précipite pour la retenir à mon tour, mais quand j’y parviens, ce n’est déjà plus la peine et mon aide est devenue inutile : Irène, toute seule, a réussi à stopper la voiture.

Elle halète, pleure, rit tout ensemble en saisissant dans ses bras Georges qui s’est mis à hurler.

- Georges, mon chéri, sanglote-t-elle, mon ange, mon trésor, mon tout-petit !

Elle le berce. Elle lui murmure des mois mystérieux, qu’il comprend et qui l’apaisent. Ils se sourient ; de nouveau les voilà ensemble, complices, dans un tête-à-tête dont je suis exclu. Je n’existe plus. Irène ne m’accorde pas un regard.

Elle ne paraît pas soupçonner la responsabilité que j’ai eue dans l’accident. Si elle s’en doutait, me dénoncerait- elle ? Ça ferait bien l’affaire des journaux à sensation : « Un jeune homme tente de supprimer le bébé de trois mois pour épouser la mère… ».

Mais il n’y aura pas de gros titres, parce que je suis malin et qu’Irène ne se doute de rien. Je me penche sur Georges et je fais à ce gêneur, que son père n’a pas reconnu, des: « Gui, gui, gui, gui », des « areuh, areuh » et des « agoo, agoo, agoo ».

C’est ma manière à moi de lui dire dans sa langue : « Aujourd’hui, Georges, tu t’en es bien tiré, mais je recommencerai, à l’occasion d’un autre week-end. Je recommencerai, Georges, et cette fois-ci, je ne te raterai pas ! »

Et Georges semble me comprendre, car il me regarde fixement, fait la moue et se remet à hurler.

Fred KASSAK, Iceberg

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Il demande Montrez cette nouvelle réunit tous les éléments nécessaires au récit d'une tentative de meutre : Le mobil. et je ne comprend pas



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