Synthèse de document a réaliser

Publié le 5 avr. 2012 il y a 12A par Anonyme - Fin › 9 avr. 2012 dans 12A
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Sujet du devoir

Bonsoir.
Je suis actuellement élève en BTS AM dans un lycée en Somme
J'ai un devoir à faire pour demain, voila une semaine que je bosse dessus et pas moyen d'élaborer un plan en relation avec le sujet ou qui couvre tout les documents, ca me dépasse.
J'ai essayé de trouver une problématique commune aux 4 documents mais impossible encore une fois ..
C'est pour cela que je sollicite votre aide, car j'en ai vraiment et réellement besoin.
Je vous joint ci-dessous les fameux textes du corpus.

Document 1:
« Encore cinq minutes ».
C'était dit à voix presque haute. Même Philippe entendit. Une angoisse intolérable s'empara de lui et,
bien que l'étude fût sur le point de finir, feignant un urgent besoin de sortir, ou peut-être très authentiquement
pris de coliques, il leva la main et claqua des doigts comme les élèves ont coutume de faire pour solliciter du
maître une autorisation ; puis, sans attendre la réponse de La Pérouse, il s'élança hors du banc. Pour gagner la
porte, il devait passer devant la chaire du maître ; il courait presque, mais chancelait.
Presque aussitôt après que Philippe fut sorti, Boris à son tour se dressa. Le petit Passavant, qui
travaillait assidûment derrière lui, leva les yeux. Il raconta plus tard à Seraphine que Boris était «
affreusement pâle » ; mais c'est ce qu'on dit toujours dans ces cas-là. Du reste, il cessa presque aussitôt de
regarder et se replongea dans son travail. Il se le reprocha beaucoup par la suite. S'il avait pu comprendre ce
qui se passait, il l'aurait sûrement empêché, disait-il plus tard en pleurant. Mais il ne se doutait de rien.
Boris s'avança donc jusqu'à la place marquée. Il marchait à pas lents, comme un automate, le regard
fixe ; comme un somnambule plutôt. Sa main droite avait saisi le pistolet, mais le maintenait caché dans la
poche de sa vareuse ; il ne le sortit qu'au dernier moment. La place fatale était, je l'ai dit, contre la porte
condamnée qui formait, à droite de la chaire, un retrait, de sorte que le maître, de sa chaire, ne pouvait le voir
qu'en se penchant.
La Pérouse se pencha. Et d'abord il ne comprit pas ce que faisait son petit-fils, encore que l'étrange
solennité de ses gestes fût de nature à l'inquiéter. De sa voix la plus forte, et qu'il tâchait de faire autoritaire,
il commença :
« Monsieur Boris, je vous prie de retourner immédiatement à votre... »
Mais soudain il reconnut le pistolet ; Boris venait de le porter à sa tempe. La Pérouse comprit et
sentit aussitôt un grand froid, comme si le sang figeait dans ses veines. Il voulut se lever, courir à Boris, le
retenir, crier … Une sorte de râle rauque sortit de ses lèvres ; il resta figé, paralytique, secoué d'un grand
tremblement.
Le coup partit. Boris ne s'affaissa pas aussitôt. Un instant le corps se maintint, comme accroché dans
l'encoignure ; puis la tête, retombée sur l'épaule, l'emporta ; tout s'effondra.
André Gide, Les Faux-Monnayeurs, 1925, 3ème partie chapitre 18


Document 2:
Il est devenu bien difficile aujourd'hui de désigner des rites indiscutables d'entrée dans l'âge adulte. Qu'en est-il, tout d'abord, des rites que les adultes, dans le passé, contrôlaient assez étroitement ?
L'obtention d'un diplôme d'études secondaires, voire supérieures, ne constitue assurément plus un rite d'accès à l'âge adulte, particulièrement dans une conjoncture de crise économique. Il semble d'ailleurs que pour lutter contre "l'échec et les inégalités scolaires" on tende à faire de ces diplômes de simples certificats de présence sur les bancs de tel ou tel lieu de "formation", et que les jeunes eux-mêmes y prolongent leur passage pour éviter d'entrer dans la vie active et y prendre leur part de responsabilités. L'obtention d'un premier travail (et de son corollaire, le premier salaire) ne marque pas non plus, généralement, un véritable changement d'état, et ceci pour des raisons évidentes: instabilité professionnelle des jeunes, précarité des travaux qui leur sont confiés, etc. Les adultes eux-mêmes ont renoncé à exercer le rôle qu'ils jouaient traditionnellement dans l'initiation des jeunes : à preuve la tolérance grandissante des parents qui, au lieu d'aider réellement à l'envol de leurs enfants - quitte à les propulser hors du nid de façon pugnace - consentent à les y abriter de plus en plus longtemps ou à financer un logement pseudo-indépendant. Le plus grave est qu'ainsi se renforce un clivage social dans cette génération post-adolescente, le niveau socio-économique des familles permettant ou non cette prolongation excessive de la dépendance à l'égard des parents.
Mais parmi les rites que les adultes supervisent moins directement ou qu'il ne peuvent contrôler, n'en est-il pas qui remplissent une fonction initiatique ?
L'initiation sexuelle ne saurait être considérée aujourd'hui, dans nos sociétés, comme un rite de passage à l' âge adulte. Il en est de même, en général, pour le premier "véritable" amour, le premier "orgasme satisfaisant", la première maladie vénérienne... Ils peuvent constituer des étapes importantes dans l'existence de nombreux individus, mais ils ne marquent pas automatiquement l'entrée dans une autre vie comportant, à la fois, plus de droits et plus de responsabilités : la société, la famille jouent en effet ici (Sida oblige) un rôle d'avertissement, de prévention mais aussi de surveillance qui empêche le jeune de vivre ces expériences seul et le rend dépendant jusque dans ce domaine autrefois réservé. Qu'en est-il du mariage, qui représentait probablement, dans l'ancienne société, l'un des rites les plus importants d'entrée dans la vie ? Il n'est plus aujourd'hui la manifestation évidente d'un "établissement". Chez les jeunes des classes moyennes en particulier, il est de plus en plus souvent précédé d'une période de cohabitation censée offrir, à la fois, les avantages de la conjugalité et ceux de la non-conjugalité. Cette vie commune préalable amène à considérer le mariage comme une simple formalité. D'autre part, le recours plus facile au divorce confère a l'union conjugale le caractère d'un mariage à l'essai à durée indéterminée.
Les attitudes vis-à-vis de la fécondité traduisent aussi une grande indécision. Quand devient-on adulte de ce point de vue ? Les couples (particulièrement les non-mariés) retardent assez souvent la venue au monde de leur premier enfant et celui-ci est un peu considéré comme un enfant à l'essai dans une union à l'essai : sa présence ne modifie pas profondément les relations entre ses géniteurs ni leur mode de vie. Ce n'est peut-être qu'avec le deuxième ou le troisième enfant que les parents se voient contraints d'adopter des comportements plus responsables.
Il apparaît donc que les événements qui pourraient tenir lieu de rites de passage ont subi, dans nos sociétés, une double altération. Ce sont de moins en moins des "épreuves", risquées et probantes. Nos sociétés, en temps de paix, n'offrent pas de véritables rites d'entrée dans l'âge adulte. La plupart des individus passent insensiblement de l'adolescence à une apparente maturité en traversant un âge mal défini que l'on peut dénommer "post-adolescence" : nos vingt ans, période consacrée aux expériences mais pendant laquelle on évite d'avoir à prendre de graves décisions. Mais rien ne dit que se vérifie plus qu'hier le cri de Paul Nizan : « J'avais vingt ans; je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ».
De l'adolescence à la post-adolescence : les années indécises. André Béjin

Document 3: Affiche du film "Tanguy"


Document 4 :
« Ces adolescents sont dans le déni du danger »

Si la prise de risque est inhérente à l’adolescence, elle peut cacher une détresse, un moyen d’échapper à l’angoisse par la recherche de sensations fortes. Cette recherche comporte des risques d’escalade et d’addiction qui peuvent mener à l’accident. C’est ce que nous explique Grégory Michel, docteur en psychopathologie dans le service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert Debré (Paris) et auteur de « La prise de risque à l’adolescence ».

Pourquoi les conduites à risque s’installent-elles à l’adolescence ?

L’enfant prend déjà des risques en explorant son environnement mais cette recherche s’amplifie à l’adolescence, période de défis et d’expérimentation d’un grand nombre de comportements, dont certains considérés comme dangereux pour la santé et le bien-être. Avec son corps en mutation, l’adolescent voit sa force physique augmenter, ses pulsions s’intensifier. Il expérimente alors des conduites d’essai qui contiennent un danger potentiel. Il va ainsi tester ses capacités physiques, affronter un danger, calmer ses angoisses. Dans la prise de risque – le saut dans le vide par exemple –, l’angoisse est rattachée à quelque chose de précis, devient identifiable alors que l’angoisse ressentie par la plupart des adolescents est diffuse et donc non identifiée. La prise de risque permet de tester son autonomie en dépassant son angoisse, de s’extirper de la passivité de l’enfance, de gagner en indépendance vis-à-vis du contrôle parental. Elle a une fonction individualisante dans cette période de doutes : « J’existe, je suis capable de vaincre ma peur de mourir. Si j’échappe à cette situation, recherchée délibérément, c’est que ma vie a un sens. J’ai une légitimité à exister ». Enfin, elle a une fonction de rite de passage, l’adolescent rejoint son groupe de pairs dans des activités à risque pratiquées ensemble.

Comment évaluez-vous le danger des conduites à risque ?

Lorsque l’adolescent cumule plusieurs comportements à risque (consommation d’alcool, vitesse excessive, sports dangereux…) on peut supposer que sa conduite est pathologique. Nous cherchons alors les bénéfices secondaires de ce comportement : passer de l’enfance à l’âge adulte ? Éprouver des sensations intenses par la proximité de la mort ? Pour certains, la prise de risque est une forme d’automédication, comme la prise de toxiques, qui leur permet d’occulter momentanément une angoisse. Mais la recherche de sensations fortes peut pousser le jeune à une surenchère, il va alors entrer dans une logique de dépendance vis-à-vis de la sensation forte et prendre de plus en plus de risques, repousser toujours plus loin les seuils de sécurité. Nous repérons aussi un comportement d’addiction comportementale par le fait que le jeune ne se préoccupe plus que du danger, qu’il recherche par tous les moyens au détriment de sa vie scolaire, familiale et sociale. Il va alors augmenter la fréquence de ses activités. Les jeunes qui sautent à l’élastique par exemple, n’éprouvent plus de sensations satisfaisantes au bout d’un certain nombre de sauts. Ils vont alors sauter de plus en plus haut. J’ai rencontré un adolescent qui jouait au « jeu du foulard » - qui se pratique dans la cour de récréation avec ses pairs – seul, plusieurs fois par jour. Il serrait son cou avec un foulard pour se sentir proche de l’évanouissement et mettre à distance sa tristesse. Malgré les mises en garde des adultes, ces adolescents sont souvent dans le déni du danger, dans l’illusion de la toute-puissance.

Les activités à haut risque se développent. Quelles sont leurs particularités ?

Les activités comme le benji (saut à l’élastique d’un pont), le kite-jumbing (cerf-volant surdimensionné qui permet d’effectuer des sauts de plus de 30 m de longueur)… se développent en dehors des associations et des fédérations sportives. Elles ne s’appuient pas sur un entraînement cadré et régulier. Elles véhiculent des valeurs contestataires, proposent une recherche esthétique, un plaisir clanique… Leur particularité réside dans la recherche du plaisir, du fun. La pratique peut découler vers une dépendance, le jeune doit multiplier les sauts dans la semaine sinon il devient irritable, agressif. « J’avais peur, mais il fallait que je le fasse », nous dit-il. La sensation forte n’est pas forcément agréable mais elle symbolise un moment de vie intense : « J’existe pour moi, je me délimite corporellement ». Pratiquer des activités dangereuses donne à l’adolescent l’impression que son corps en pleine mutation ne lui échappe plus, il provoque lui-même les sensations qu’il désire. Ces conduites sont dangereuses, car lorsque l’exaltation tombe, l’adolescent se retrouve confronté à sa détresse quotidienne, à son statut d’adolescent lambda. Il faudra qu’il aille toujours plus loin pour ressentir de nouveau une sensation forte, au risque de mettre sa vie en danger.

Comment prenez-vous en charge l’adolescent qui présente une addiction au risque ?

Nous travaillons en équipe de façon plurifocale. Généralement, dans le cadre d’une psychothérapie individuelle, j’aide le jeune à élaborer psychiquement sur ses propres conduites, à comprendre le sens que prend pour lui la prise de risque, une psychologue familiale peut, lorsque cela est nécessaire, prendre en charge l’ensemble de la famille pour faciliter la verbalisation des conflits intrafamiliaux et enfin, un médecin explique objectivement au jeune ce que représente sa prise de risque pour l’ancrer dans la réalité. Il s’agit de ne pas dépathologiser les conduites à risque en les amalgamant avec le processus de l’adolescence, au contraire tout flirt avec le danger doit être analysé et traité avant que l’accident ou la mort ne soient rencontrés. Mais, considérer la prise de risque comme pathologique demande de la part du clinicien, mais aussi et surtout de la part de tout professionnel travaillant auprès d’adolescents, un examen très minutieux. Et si le jeune présente un comportement à risque répété ou d’addiction il faut le traiter en mettant en place les moyens thérapeutiques adaptés.

Quelles mesures de prévention préconisez-vous ?

La prévention des conduites à risque nécessite une approche globale. Elles ont un caractère multicomposite : les jeunes qui présentent un risque d’addiction associent plusieurs comportements à risque : pratiques sexuelles non protégées, usage de substances psycho actives (alcool, tabac, drogues…), violence… Ils sont attirés par le danger. Une approche basée sur la seule information ne sera pas efficace. Elle peut même chez certains jeunes produire un effet paradoxal : plus l’activité sera perçue comme dangereuse, plus elle sera attirante. L’organisation de forums, de discussions autour des différentes prises de risque avec des adultes est nécessaire, tout comme le témoignage de jeunes qui ont souffert d’addiction. Les jeunes doivent être impliqués dans ces actions de prévention. Il ne faut surtout pas leur délivrer des informations sans interaction, ceci pouvant les renvoyer à la passivité liée à l’enfance.

"Ces adolescents sont dans le déni du danger" entretien avec Grégory Michel.

Je vous remercie d'avance de l'aide que vous pourrez m'apporter, infime soit elle.

Bonne soirée, et merci encore.

Cordialement,
Geoffrey

Où j'en suis dans mon devoir

Ayant du mal a faire un plan, j'ai déja un tableau de synthèse regroupant quelques documents et j'ai pensé a un plan :

I) L'adolescence : une période de transition
A) Qui passe par la prise de risques
B) Qui isole la personne

II) De l'adolescence au monde adulte
A) Un manque d'autonomie des adolescents
B) Les "rites de passages" qui disparaissent



2 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 8 avr. 2012
Synthèse difficile en effet. Dans ce genre d'exercice, tous les documents n'ont pas le même intérêt. Ici le document le plus intéressant est le doc 2, le doc n'en présente quasiment pas.

Voici une proposition de plan :

I) Le passage de l'adolescence à l'âge adulte
Anonyme
Posté le 8 avr. 2012
Fausse manip...
A) Autrefois des rites indiscutables
B) Aujourd'hui, altération des rites

II)Des conduites à risque pour pallier la disparition des rites d'initiation
A) La "post-adolescence" : période délicate pour les jeunes comme pour les parents
B) Addiction à des conduites de plus en plus à risque.

Pour schématiser : l'idée est qu'avec la crise de nos jours les rites de passage ont disparu ainsi que le rôle de contrôle des parents. D'où une angoisse et une recherche de conduites à risque pour tenter de se donner de nouveaux rites de passage...

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