FAIRE UNE SYNTHESE DE CE document

Publié le 3 oct. 2012 il y a 11A par Anonyme - Fin › 10 oct. 2012 dans 11A
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Sujet du devoir

DOCUMENT 1
Robert Redeker est philosophe, membre du comité de rédaction de la revue Les Temps
Modernes. Il est l’auteur de Le sport contre les peuples.
(…) À y regarder de près, le sport est analogue au capital: il doit toujours se dépasser lui-même, n’existant
que pour l’autodépassement. Non seulement il exige chaque jour des performances dépassant celles de la
veille, mais aussi il réclame toujours plus de spectateurs, toujours plus d’audimat, toujours plus d’événements.
Il est analogue aussi à la technique et à l’industrie : aller toujours plus loin dans l’exploitation des
potentialités de la nature. Il est une machine à alimenter le vertige du quantitatif. Le sport ne supporte pas
la limite – cette haine de la limite signalant le trait saillant distinguant la civilisation moderne occidentale
de toutes les autres. Dans la modernité l’existence humaine épouse les contours du capital – il est exigé
d’elle de faire toujours plus, de courir toujours plus vite, de vivre plus longtemps, de travailler plus intensément,
de gagner toujours plus d’argent, d’améliorer ses performances, de rester jeune le plus longtemps
possible, de plus en plus longtemps au fur et à mesure que passent les générations.
L’homme moderne voit dans la limite l’ennemie qu’il importe de vaincre, et qui pourtant résiste. Il se
bat contre la limite comme l’ascète de jadis contre la tentation. Il la voit comme le Diable l’empêchant
d’être un homme. Elle est l’ennemie de chaque instant – dont il sait bien pourtant que, sous la forme de la
mort, elle finira par avoir le dernier mot. Le sport illustre, en flux continu, cette bataille de chaque instant.
L’infatigable popularité du sport s’explique par là : il est l’imagier de la préoccupation constante de l’être
humain contemporain, tout attaché à repousser les limites de ses forces, de l’âge, du vieillissement, de
la mort. Un étrange étonnement, mâtiné d’incrédulité, nous saisit lorsque nous apprenons la mort d’un
champion, généralement jeune – Pantani, Fouroux. Un étonnement plus grand encore, mêlé d’admirative
frayeur, nous fait frémir lorsque le champion, à l’instar d’Achille, a été fauché pendant l’action même de
pulvériser toutes les limites, tel Ayrton Senna. Nous peinons à comprendre que la mort puisse rattraper le
champion, lui qui avait pour ainsi dire passé la limite, comme on passe le mur du son, laissant la limite
derrière soi.
Le sport est le dispositif qui exporte et planétarise, bien plus que la culture, l’âme de l’Occident : la haine
de la limite. Il ne se contente pas d’exporter le goût de la consommation. Il ne se contente pas d’exporter la
publicité jusque dans les zones les plus déshéritées. Il ne se contente pas d’exporter le spectacle télévisuel
des affrontements sportifs. Il exporte notre âme, à nous Occidentaux modernes. Les autres civilisations ne
connaissent pas – et n’ont jamais connu – ce que nous appelons le sport parce que, dans toutes, l’hybris
(la démesure) passe pour le péché suprême. Au « rien de trop » des Grecs répond l’inverse : le « plus vite,
plus haut, plus fort » de l’olympisme contemporain. Partout on rencontre la joute, l’agôn(1), en Occident
seulement, s’est développé le sport de compétition. Les autres civilisations ont eu des jouteurs, l’Occident
moderne a des sportifs.
En réalité, toutes les civilisations deviennent occidentales au sens moderne en se sportivant, en se prenant
d’engouement pour le sport. Toutes, par le biais du sport, apprennent la haine de la limite et sont amenées
à rompre avec leurs traditions de condamnations de la démesure. Le sport amène les autres peuples et
civilisations à adhérer à cette âme du monde occidental. C’est une âme biface, dont les traits s’exposent à
merveille dans le sport : d’un côté la haine (de la limite), de l’autre côté la valeur, passionnément courtisée
(l’illimitation). Soyons précis : le sport nous apprend qu’au sein de notre monde moderne, ce n’est pas
l’illimité qui est posée comme valeur suprême, c’est l’illimitation…
Robert Redeker, La Libre Belgique, 2006
1. Dans la Grèce antique, un agôn désigne un concours artistique ou sportif organisé à l’occasion de célébrations religieuses.

Où j'en suis dans mon devoir

VOILA TOUT EST DANS LE TITE JE DOIS FAIRE UNE SYNTHESE MAIS JE SAIS PAS COMMENT
DOCUMENT 1
Robert Redeker est philosophe, membre du comité de rédaction de la revue Les Temps
Modernes. Il est l’auteur de Le sport contre les peuples.
(…) À y regarder de près, le sport est analogue au capital: il doit toujours se dépasser lui-même, n’existant
que pour l’autodépassement. Non seulement il exige chaque jour des performances dépassant celles de la
veille, mais aussi il réclame toujours plus de spectateurs, toujours plus d’audimat, toujours plus d’événements.
Il est analogue aussi à la technique et à l’industrie : aller toujours plus loin dans l’exploitation des
potentialités de la nature. Il est une machine à alimenter le vertige du quantitatif. Le sport ne supporte pas
la limite – cette haine de la limite signalant le trait saillant distinguant la civilisation moderne occidentale
de toutes les autres. Dans la modernité l’existence humaine épouse les contours du capital – il est exigé
d’elle de faire toujours plus, de courir toujours plus vite, de vivre plus longtemps, de travailler plus intensément,
de gagner toujours plus d’argent, d’améliorer ses performances, de rester jeune le plus longtemps
possible, de plus en plus longtemps au fur et à mesure que passent les générations.
L’homme moderne voit dans la limite l’ennemie qu’il importe de vaincre, et qui pourtant résiste. Il se
bat contre la limite comme l’ascète de jadis contre la tentation. Il la voit comme le Diable l’empêchant
d’être un homme. Elle est l’ennemie de chaque instant – dont il sait bien pourtant que, sous la forme de la
mort, elle finira par avoir le dernier mot. Le sport illustre, en flux continu, cette bataille de chaque instant.
L’infatigable popularité du sport s’explique par là : il est l’imagier de la préoccupation constante de l’être
humain contemporain, tout attaché à repousser les limites de ses forces, de l’âge, du vieillissement, de
la mort. Un étrange étonnement, mâtiné d’incrédulité, nous saisit lorsque nous apprenons la mort d’un
champion, généralement jeune – Pantani, Fouroux. Un étonnement plus grand encore, mêlé d’admirative
frayeur, nous fait frémir lorsque le champion, à l’instar d’Achille, a été fauché pendant l’action même de
pulvériser toutes les limites, tel Ayrton Senna. Nous peinons à comprendre que la mort puisse rattraper le
champion, lui qui avait pour ainsi dire passé la limite, comme on passe le mur du son, laissant la limite
derrière soi.
Le sport est le dispositif qui exporte et planétarise, bien plus que la culture, l’âme de l’Occident : la haine
de la limite. Il ne se contente pas d’exporter le goût de la consommation. Il ne se contente pas d’exporter la
publicité jusque dans les zones les plus déshéritées. Il ne se contente pas d’exporter le spectacle télévisuel
des affrontements sportifs. Il exporte notre âme, à nous Occidentaux modernes. Les autres civilisations ne
connaissent pas – et n’ont jamais connu – ce que nous appelons le sport parce que, dans toutes, l’hybris
(la démesure) passe pour le péché suprême. Au « rien de trop » des Grecs répond l’inverse : le « plus vite,
plus haut, plus fort » de l’olympisme contemporain. Partout on rencontre la joute, l’agôn(1), en Occident
seulement, s’est développé le sport de compétition. Les autres civilisations ont eu des jouteurs, l’Occident
moderne a des sportifs.
En réalité, toutes les civilisations deviennent occidentales au sens moderne en se sportivant, en se prenant
d’engouement pour le sport. Toutes, par le biais du sport, apprennent la haine de la limite et sont amenées
à rompre avec leurs traditions de condamnations de la démesure. Le sport amène les autres peuples et
civilisations à adhérer à cette âme du monde occidental. C’est une âme biface, dont les traits s’exposent à
merveille dans le sport : d’un côté la haine (de la limite), de l’autre côté la valeur, passionnément courtisée
(l’illimitation). Soyons précis : le sport nous apprend qu’au sein de notre monde moderne, ce n’est pas
l’illimité qui est posée comme valeur suprême, c’est l’illimitation…
Robert Redeker, La Libre Belgique, 2006
1. Dans la Grèce antique, un agôn désigne un concours artistique ou sportif organisé à l’occasion de célébrations religieuses.



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