Lecture Analytique La Chartreuse de Parme

Publié le 3 oct. 2017 il y a 6A par Anonyme - Fin › 10 oct. 2017 dans 6A
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Sujet du devoir

extrait : la bataille de waterloo

problématique : Quelles figures du héros nous sont proposées dans cet extrait ? Pourquoi ?

Un quart d'heure après, par quelques mots que dit un hussard son voisin, Fabrice comprit qu'un de ces généraux était le célèbre maréchal Ney. Son bonheur fut au comble; toutefois il ne put deviner lequel des quatre généraux était le maréchal Ney; il eût donné tout au monde pour le savoir, mais il se rappela qu'il ne fallait pas parler. L'escorte s'arrêta pour passer un large fossé rempli d'eau par la pluie de la veille; il était bordé de grands arbres et terminait sur la gauche la prairie à l'entrée de laquelle Fabrice avait acheté le cheval. Presque tous les hussards avaient mis pied à terre; le bord du fossé était à pic et fort glissant, et l'eau se trouvait bien à trois ou quatre pieds en contrebas au-dessous de la prairie. Fabrice, distrait par sa joie, songeait plus au maréchal Ney et à la gloire qu'à son cheval, lequel, étant fort animé, sauta dans le canal; ce qui fit rejaillir l'eau à une hauteur considérable. Un des généraux fut entièrement mouillé par la nappe d'eau, et s'écria en jurant:
- Au diable la f... bête!
Fabrice se sentit profondément blessé de cette injure."Puis-je en demander raison?"se dit-il. En attendant, pour prouver qu'il n'était pas si gauche, il entreprit de faire monter à son cheval la rive opposée du fossé; mais elle était à pic et haute de cinq à six pieds. Il fallut y renoncer alors il remonta le courant, son cheval ayant de 'eau jusqu'à la tête, et enfin trouva une sorte d'abreuvoir; par cette pente douce il gagna facilement le champ de l'autre côté du canal. Il fut le premier homme de l'escorte qui y parut, il se mit à trotter fièrement le long du bord: au fond du canal, les hussards se démenaient, assez embarrassés de leur position; car en beaucoup d'endroits l'eau avait cinq pieds de profondeur. Deux ou trois chevaux prirent peur et voulurent nager, ce qui fit un barbotement épouvantable. Un maréchal des logis s'aperçut de la manoeuvre que venait de faire ce blanc-bec, qui avait l'air si peu militaire.
- Remontez! il y a un abreuvoir à gauche! s'écria-t-il, et peu à peu tous passèrent.
En arrivant sur l'autre rive, Fabrice y avait trouvé les généraux tout seuls; le bruit du canon lui sembla redoubler; ce fut à peine s'il entendit le général, par lui si bien mouillé, qui criait à son oreille:
- Où as-tu pris ce cheval?
Fabrice était tellement troublé qu'il répondit en italien:
- L'ho comprato poco fa. (Je viens de l'acheter à l'instant.)
- Que dis-tu? lui cria le général.
Mais le tapage devint tellement fort en ce moment, que Fabrice ne put lui répondre. Nous avouerons que notre héros était fort peu héros en ce moment. Toutefois, la peur ne venait chez lui qu'en seconde ligne; il était surtout scandalisé de ce bruit qui lui faisait mal aux oreilles. L'escorte prit le galop; on traversait une grande pièce de terre labourée, située au-delà du canal, et ce champ était jonché de cadavres.
- Les habits rouges! les habits rouges! criaient avec joie les hussards de l'escorte.
Et d'abord Fabrice ne comprenait pas; enfin il remarqua qu'en effet presque tous les cadavres étaient vêtus de rouge. Une circonstance lui donna un frisson d'horreur; il remarqua que beaucoup de ces malheureux habits rouges vivaient encore; ils criaient évidemment pour demander du secours, et personne ne s'arrêtait pour leur en donner. Notre héros, fort humain, se donnait toutes les peines du monde pour que son cheval ne mît les pieds sur aucun habit rouge. L'escorte s'arrêta; Fabrice qui ne faisait pas assez d'attention à son devoir de soldat, galopait toujours en regardant un malheureux blessé.
- Veux-tu bien t'arrêter, blanc-bec! lui cria le maréchal des logis.
Fabrice s'aperçut qu'il était à vingt pas sur la droite en avant des généraux, et précisément du côté où ils regardaient avec leurs lorgnettes. En revenant se ranger à la queue des autres hussards restés à quelques pas en arrière, il vit le plus gros de ces généraux qui parlait à son voisin, général aussi; d'un air d'autorité et presque de réprimande, il jurait.

Où j'en suis dans mon devoir

Mon plan :

I. Une scène de guerre violente 

     a) description visuelle 

     b) description auditive

II. Fabrice, un héros anticonformiste (en décalage avec l'attente du lecteur)

     a) héros inexpérimenté

     b) héros en décalage avec les autres soldats

III. Narration stendhalienne ironique 

     a) un antihéros qu'on nous force à apprécier

     b) des aparté qui nous montre les faiblesses de "notre" héros




2 commentaires pour ce devoir


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JuMoon
JuMoon
Posté le 4 oct. 2017

Si c'est ce que tu cherches à savoir, je pense que ton plan est bon, mais que les deux sous parties de ton grand deux risque de se répéter, peut-être qu'il vaut mieux traiter l'héros en guerre, voir si l'héros qu'on nous présente ne serait pas finalement un antihéros, pourquoi, comment, etc...

Anonyme
Posté le 4 oct. 2017

Voici à quoi ressemble ma lecture analytique ressemble, peux-tu me dire ce que tu en pense, ce qu'il faudrait améliorer ou rajouter :

 

 

Lecture analytique 2 : La Chartreuse de Parme, Stendhal

I.              Une scene de guerre violente

a)   Le realisme d une vision d horreur

b)   Une description auditive tres poussee

II.             Fabrice, un heros anticonformiste

a)   Un heros inexperimente

b)   Heros en decalage avec le reste du groupe

III.            Narration stendhalienne ironique

a)   Qui nous force à apprecier « notre Â» antiheros

b)   Et qui nous montre ses faiblesses

 

Introduction

Stendhal est considere comme un des piliers de la litterature française. Pour commencer, il debuta sa carriere en defendant le genre romantique dans Racine et Shakespeare. Il est egalement l auteur de son autobiographie, Vie de Henry Brulard, dans laquelle il ne reprend pas son vrai nom ; il s appelait en realite Henri Beyle. Stendhal etait aussi ambassadeur en Italie, pays dont il est « amoureux Â», et qui l a inspire pour nombreux de ses Å“uvres comme La Chartreuse de Parme, parue en 1842, Å“uvre dont l extrait que nous allons etudier est tire. Ce roman presente la vie de Fabrice Del Dongo, un jeune noble milanais, qui r eve d  etre reconnu dans l armee. Fabrice est surtout un grand admirateur de Napoleon. Dans l extrait que nous allons etudier, nous allons nous demander quelles sont les figures du heros qui nous sont presentee et dans quel but. Pour se faire, nous etudierons tout d abord, la violence de la guerre dans laquelle Fabrice est engagee, ensuite, l anticonformisme de notre heros et pour finir, l ironie de la narration stendhalienne

 

 

I.             Une scene de guerre violente

Tout d abord, Stendhal a eu recours au realisme pour decrire cette scene de guerre. Les details visuels donnes nous permettent d imaginer la scene avec une grande precision. En effet, nous savons que la scene se deroule pres d un « large fosse rempli d eau par la pluie Â» et que ce dernier est « borde de grands arbres Â». Lors de l apres bataille, Fabrice et les autres soldats sont dans « une grande piece de terre labouree, situee au-delà du canal Â», qui, cette-derniere, est jonchee de cadavres d  « habits rouges Â», alors que « beaucoup de ces malheureux habits rouges vivaient encore Â», ce qui montre la violence et la vision horrifiante de cette guerre. De plus, la description auditive est egalement tres poussee, ce qui ajoute au realisme de la scene. Ce vacarme est renforce avec l utilisation du champ lexical de l ouie ; « le bruit du canon lui sembla redoubler ; ce fut à peine s il entendit le general, par lui si bien mouille, qui criait à son oreille Â», « Mais le tapage devint tellement fort Â». En plus de cela, les habits rouges « criaient pour demander secours Â» rajoute de l horreur à cet espace sonore assourdissant et chaotique.

 

II.            Fabrice, un heros anticonformiste

En outre, Fabrice se prend pour un soldat malgre son grand manque d experience. Il se fait appeler « blanc-bec Â» par les generaux et « a l air si peu militaire Â», avec le modalisateur si peu qui renvoie à l indiscipline de Fabrice, ce qui le place à part par son ignorance militaire. Il est « distrait par sa joie Â» et pense plus au marechal Ney, qui a ete « par lui si bien mouille Â», qui rappelle la maladresse de Fabrice, qu à ce qu il doit faire en tant que soldat. Il a plus tendance à reflechir, à songer, plut ot qu à agir. Son incompetence militaire est appuyee par le decalage dont il fait part avec le reste du groupe. Le fait que « Fabrice ne comprenait pas Â» l expression « les habits rouges Â», qui revele sa meconnaissance du conflit. Fabrice comprend « un quart d heure apres Â» que l un des generaux est le marechal Ney, lorsque le reste du groupe echoue, Fabrice surmonte l obstacle facilement, « il fut le premier homme de l escorte qui y parut Â», ce qui cree un nouveau decalage dans le sens inverse. Fabrice trotte « fierement Â», ce qui inverse les r oles, dans la mesure où, Fabrice etant en retard sur tout, reussit à traverser le canal aisement alors que les hussards, qui « se demenaient, assez embarrasses Â» sont devalorises par le narrateur. Fabrice est egalement en decalage par sa nationalite ; Fabrice est le seul italien, comme le prouve sa replique : « L ho comprato poco fa Â».

 

III.          Narration stendhalienne ironique

Enfin, Stendhal nous force à apprecier Fabrice par ses tournures de phrases. Dans la phrase « Nous avouerons que notre heros etait fort peu heros en ce moment Â», Fabrice est designe comme le heros, ou plut ot l antiheros, de Stendhal et du lecteur. Dans cet aparte du narrateur, forme d une antithese, et qui prouve que « notre heros Â» a des faiblesses, Stendhal inclut le lecteur d un point de vue humaniste sur son heros. Le paragraphe suivant est ecrit de sorte à ce que le lecteur soit empathique avec Fabrice et eprouve de la pitie pour les victimes, « ces malheureux Â» qui se font pietiner par les soldats, alors que Fabrice « se donnait toutes les peines du monde pour que son cheval ne mit les pieds sur aucun habit rouge Â». Cela provoque une vision pathetique des habits rouges et un « frisson d horreur Â» à Fabrice, ce qui, insiste sur la compassion de Fabrice pour les blesses, montre toute l humanite du personnage, et force le lecteur à l apprecier. Toutes ces qualites humanistes de Fabrice cachent en fait les faiblesses d un soldat. Le point de vue de Fabrice est donc deborde par un point de vue superieur, celui de Stendhal, qui permet de nous avertir du ridicule du personnage, en decalage avec l action. Mais Fabrice reste malgre tout un personnage sympathique et humain, ce qui nous oblige à l estimer.

 

Conclusion

Ainsi, nous avons pu constater que cet extrait de La Chartreuse de Parme nous donnait à voir un heros improbable, naïf dans ses illusions guerrieres et qui se retrouve confronte à une realite bien loin de tout heroïsme epique et un heros aux valeurs empathiques et humanistes. Stendhal utilise à la fois le realisme et l ironie pour nous depeindre cette scene. Nous sommes loin de l evocation epique de cette meme scene, faite par Victor Hugo dans Les Miserables en 1862 et dans laquelle les hommes sont grandement valorises.

 


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