deviance et changement social

Publié le 14 avr. 2010 il y a 14A par Anonyme - Fin › 17 avr. 2010 dans 14A
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Sujet du devoir

À l'aide des documents, des connaissances acquises en cours, mais également de vos connaissance personnellevous traiterez le sujet suivant déviance et changement sociale.

doc1:
Merton, Robert K. (1953), Eléments de théorie et de méthode sociologique, Paris, Plon, coll. ''Recherches en sciences hmaines", p. 177-181, extraits
La grande importance que la civilisation accorde au succès invite les individus à utiliser des moyens interdits mais souvent efficaces pour arriver ne serait-ce qu'à un simulacre de réussite : richesse et pouvoir. Cette réaction a lieu lorsque l'individu a accepté le but prescrit mis n'a pas fait siennes les normes sociales et les procédures coutumières.

L'individu tendu vers un but est prêt à prendre des risques, quelle que soit sa position dans la société ; mais on peut se demander dans quels cas la structure sociale, par sa nature même, prédispose les individus à adopter un comportement déviant. Chez les individus d'un niveau économique élevé, il n'est pas rare que la pression en faveur de l'innovation rende imprécise la distinction entre les pratiques régulières et irrégulières. […]

L'histoire des grandes fortunes américaines est celle d'individus tendus vers des innovations d'une légitimité douteuse. L'admiration que les gens éprouvent malgré eux pour ces hommes malins et habiles (smart), et qui réussissent, s'exprime souvent en privé et même en public : c'est le produit d'une civilisation dans laquelle la fin sacro-sainte justifie les moyens. […]

Les statistiques officielles sur la criminalité font régulièrement apparaître une plus grande proportion de crimes dans les couches les plus basses ; elles sont loin d'être complètes et sûres. Cependant, d'après notre analyse, les plus fortes pressions en faveur de la déviance s'exercent certainement sur les couches sociales inférieures. Plusieurs recherches ont montré que certaines formes du vice et du crime constituent une réaction « normale » à une situation dans laquelle les individus se trouvent dans la quasi-impossibilité d'employer des moyens légitimes et traditionnels qui leur permettraient de réaliser la réussite financière que la civilisation leur présente comme un but désirable. Les possibilités professionnelles de ces individus sont en général limitées aux emplois les moins nobles. Etant donné le mépris des Américains pour le travail manuel – mépris qui est uniformément partagé par toutes les classes sociales – et le peu d'espoir qu'il y a à ce niveau de s'élever socialement, il est normal que l'on tende à adopter un comportement déviant. Le revenu et les promesses de puissance que peuvent apporter à l'individu le vice organisé, les rackets et les crimes sont sans commune mesure avec sa situation actuelle. Bien que notre idéologie de classes ouvertes et de la mobilité sociale persiste à le nier, pour ceux qui sont situés au plus bas niveau de la structure sociale, la civilisation impose des exigences contradictoires. D'une part on leur demande d'orienter leur conduite vers la richesse (« Tout homme doit être roi ») et d'autre part on leur en refuse les moyens légaux. La conséquence de cette incohérence est une proportion élevée de comportements déviants. Dans ce contexte, Al Capone représente le triomphe de l'intelligence amorale sur les « échecs » dus à une conduite morale dans une société où les canaux qui assurent la mobilité sociale sont trop fermés ou trop étroits, et où tous les individus sont invités à concourir pour obtenir le grand prix de la réussite économique et sociale.

doc2
Le Breton, David (1999), L'adieu au corps, Paris, Métailié, p. 30-35, extraits

Dans le courant des années soixante-dix les punks, dans une volonté de dérision des conventions sociales d'apparence physiques et vestimentaires, se transpercent souvent le corps d'épingles, s'accrochent des croix gammées, des symboles religieux, toute sorte s'objets hétéroclites à même la peau. Le corps est brûlé, mutilé, percé, tailladé, tatoué, entravé dans des vêtements inappropriés. La haine du social se retourne en une haine du corps qui symbolise justement le rapport obligé à autrui. A l'inverse d'une affirmation esthétique, il importe plutôt de traduire une dissidence brutale avec la société londonienne puis britannique. Le corps est une surface de projection dont l'altération dérisoire témoigne du refus radical des conditions d'existence d'une certaine jeunesse. La culture punk entre cependant dans le circuit de la consommation, détournée, transformée en style. Les marques corporelles changent radicalement de statut, happées par la mode, le sport, la culture naissante et multiple des jeunes générations, elles se diversifient également dans une quête de singularité personnelle : tatouage, piercing, branding (dessin ou signe inscrit sur la peau au fer rouge ou au laser), scarification, lacération, fabrication de cicatrices en relief, stretching (agrandissement des trous du piercing), implants sous-cutanés, etc.

Le tatouage est un signe visible inscrit à même la peau grâce à l'injection d'une matière colorée dans le derme. A la différence du maquillage, éphémère, féminin et destiné au visage, il est définitif, touche hommes et femmes, et porte essentiellement sur l'ensemble du corps (épaule, bras, poitrine, dos, etc.), plus rarement sur le visage. Longtemps le tatouage est associé à la « primitivité » de ceux qui y recourent. Pour Lombroso ou Lacassagne, au tournant du siècle, nul doute que les individus tatoués ne soient des « sauvages », c'est-à-dire, à leurs yeux, de moindres hommes, peu civilisés et enclins à toutes les formes de délinquance. Barbares d'ici ou d'ailleurs, ils choisiraient eux-mêmes de signifier leur infamie par ce dessin tégumentaire qui traduit leur dissidence face aux valeurs posées comme étant celles de la civilisation. Un tissu de préjugés assombrit longtemps l'ensemble des recherches sur ce sujet. Double méconnaissance, celle de la signification culturelle des marques corporelles dans les sociétés traditionnelles, celle de la signification intime de la trace tégumentaire dans les milieux populaires ; et double mépris : sentiment de la supériorité de la civilisation « blanche », porteuse de « progrès », effroi, devant des classes laborieuses perçues comme classes dangereuses. Aujourd'hui, le tatouage sort de la clandestinité et s'éloigne de la mauvaise image qui a longtemps été la sienne, sa valeur se renverse même, il s'assouplit puisque des kits de tatouage provisoire ont fait leur apparition dans le commerce. L'engouement pour les marques corporelles investit l'ensemble de nos sociétés et particulièrement, avec le piercing, les jeunes générations.

Les piercings s'effectuent sur différents points des oreilles, du nez, des lèvres, de la langue, sur les mamelons, le nombril, les organes génitaux masculins, les organes génitaux féminins. Ces derniers piercings sont souvent liés à une volonté d'intensifier les relations sexuelles en se procurant des sensations nouvelles. Même sans stimulations particulières d'ailleurs, les organes ainsi marqués sont souvent ressentis de manière privilégiée par ceux qui portent des bijoux. Ils sont les lieux intimes d'un élargissement de la sensation et de la jouissance de soi. L'esthétique du piercing naît sur la côte ouest des Etats-Unis autour de D. Malloy, décrit par Fakir Mukasar comme un « millionnaire excentrique », qui réunit une poignée de personnes percées. Jim Ward ouvre la première boutique de piercing en 1975 à Los Angeles, il y commercialise des bijoux spécifiques qui connaissent un immense succès. D'autres boutiques essaiment aux Etats-Unis, puis en Grande-Bretagne, et enfin dans le reste de l'Europe. Le même groupe crée la revue PFIQ (Piercinf Fans International Quaterly). Les marques corporelles connaissent un succès grandissant associé à l'idée implicite que le corps est un objet malléable, une forme provisoire, toujours remaniable, de la présence fractale à soi. Elles échappent aux lieux marginaux du sadomasochisme, du fétichisme ou du punk, absorbées par ce qu'il est convenu de nommer les « tribus urbaines » (punk, hard rock, techno, grunge, bikers, gays, etc.) et se propagent à l'ensemble de la société par l'intermédiaire de la haute couture, notamment les mannequins de Gautier, avec une prédilection pour les jeunes générations qui grandissent dans l'ambiance intellectuelle d'un corps inachevé et imparfait dont l'individu doit compléter la forme avec son style propre. Les studios de tatouage et de piercing se multiplient et accentuent la demande. […]

Dans de nombreuses sociétés humaines les marques corporelles sont associées à des rites de passage à différents moments de l'existence ou bien elles sont liées à des significations précises au sein de la communauté. Le tatouage a ainsi une valeur identitaire, il dit au cœur même de la chair l'appartenance du sujet au groupe, à un système social, il précise les allégeances religieuses, il humanise en quelque sorte à travers cette mainmise culturelle dont la valeur redouble celle de la nomination. Dans certaines sociétés, la lecture du tatouage renseigne sur l'inscription de l'homme dans une lignée, un clan, une classe d'âge ; il indique un statut et affermit l'alliance. Impossible de se fondre dans le groupe sans ce travail d'intégration que les signes cutanés impriment dans la chair. A l'inverse, pour les « primitifs modernes » leur dimension esthétique ou leur qualité de performances physiques compte d'abord, même si parfois le souci de leur signification d'origine est simplifié pour entrer dans un autre contexte social et culturel. […] Flottement des signes qui passent ainsi d'une « tribu urbaine » à une autre ou se donnent comme pure esthétique paradoxale chez des individus qui aiment leurs formes et se les approprient sans souci de l'origine, détournant une nouvelle fois des marques déjà elles-mêmes venues d'un autre contexte social et culturel. […]

Le signe tégumentaire est désormais une manière d'écrire métaphoriquement dans la chair des moments clés de l'existence : une relation amoureuse, une connivence amicale ou politique, un changement se statut, un souvenir, sous une forme ostentatoire ou discrète dans la mesure où sa signification reste souvent énigmatique aux yeux des autres et le lieu plus ou moins accessible à leur regard dans la vie courante. Il est mémoire d'un événement fort, du franchissement personnel d'un passage dans l'existence dont l'individu entend garder la trace. […] La marque tégumentaire ou le bijou du piercing sont aussi des modes d'affiliation à une communauté flottante avec souvent une complicité qui s'établit d'emblée entre ceux qui les partagent. […] L'individu bricole avec les références, les traditions et construit un syncrétisme qui s'ignore, l'expérience de la marque devient alors une expérience spirituelle, un rite intime de passage.

doc 3

Le Naour Jean-Yves & Valenti Catherine, (2003), Histoire de l'avortement, XIX°-XX° siiècles, Paris, Seuil, coll. ''L'univers historique", p. 228-237, extraits

En 1970, 22 % des Français seulement se déclaraient favorables à la libéralisation de l'avortement ; l'année suivante, ils sont 55 %. Même si la méthode de sondage n'est pas tout à fait la même dans les deux cas, la différence entre les deux chiffres reste significative de l'évolution rapide des idées dans ce domaine. L'attitude à l'égard de l'avortement varie fortement en fonction de la pratique religieuse, mais aussi selon le lieu de résidence : les habitants des grandes villes y sont plus favorables que ceux des petites agglomérations et de la campagne. En 1971, l'opinion est de plus en plus sensibilisée au problème par une série de manifestes dont la presse nationale se fait largement l'écho. Le plus célèbre d'entre eux, qui connaît un retentissement sans précédent, est celui publié par Le Nouvel Observateur le 5 avril 1971. Ce texte, communément appelé le « Manifeste des 343 », est une liste de 343 femmes qui affirment s'être fait avorter, donc avoir enfreint l'article 317 du code pénal. Parmi les signataires figurent nombre de personnalités du monde des lettres et du spectacle : Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Françoise Sagan, mais aussi Catherine Deneuve, Judith Magre ou Delphine Seyrig. Le texte se termine par une revendication clairement exprimée en faveur de l'avortement libre. Le but de ce manifeste, élaboré à la suite de tractations entre la rédaction du Nouvel observateur et des militantes MLF, est de signifier avec éclat l'existence du problème et de contraindre le gouvernement à prendre position : soit aller au bout de sa logique et poursuivre en justice les 343 signataires, soit ne pas intenter d'action et reconnaître que les lois de 1920 et 1923 sont désormais inapplicables.

Le ministère public choisit de ne pas poursuivre. […] L'impact du « Manifeste des 343 » est considérable. Dès le lendemain, dans Le Monde, le journaliste André Fontaine affirme que le texte marque « une date dans l'évolution des mœurs » : « le scandale est souvent nécessaire, hélas, pour hâter les évolutions indispensables ». Dans sa livraison suivante, Le Nouvel Observateur ne manque pas de souligner le « retentissement national et international » de l'appel des 343. […]

La publication du « Manifeste des 343 » contraint également les médecins, directement concernés, à se prononcer clairement sur la question. […] En juin 1971, une enquête est menée auprès de 7 500 médecins catholiques : seuls 25 % d'entre eux admettent qu'une femme puisse décider d'interrompre sa grossesse : dans leur très grande majorité, toutefois, et même si leurs croyances religieuses les rendent a priori hostiles à l'avortement, ils s'abstiennent de juger les femmes qui y ont recours. A la fin de l'année 1971, la Revue de médecine effectue un sondage, cette fois auprès des étudiants en médecine ; par rapport à leurs aînés, ils admettent beaucoup plus facilement l'indication d'avortement ; Enfin, à l'initiative de l'ANEA, 220 gynécologues français se déclarent solidaires du manifeste des 252 médecins publié par Le Nouvel Observateur au mois de mai précédent, non sans exprimer certaines réserves […].

En moins de trois décennies, de la Libération au procès de Bobigny, la question de l'avortement est passée au premier plan des préoccupations de l'opinion française. Encore tabou au début de la période, l'avortement est devenu en 1972 l'enjeu d'un débat crucial entre partisans et adversaires de sa légalisation. Alors que la IVème République débutante appliquait l'article 317 du code pénal avec plus de sévérité encore que le régime de Vichy, la France de Georges Pompidou doit faire face à un discrédit croissant de la loi de 1923. Dans cette évolution, les militants du Planning familial ont joué, parfois à leur corps défendant, un rôle non négligeable. La libéralisation de la contraception, obtenue avec la loi Neuwirth de 1967, a fait la preuve de ses limites : contrairement à ce qu'espéraient ses défenseurs, elle n'est pas véritablement efficace comme instrument de prophylaxie des pratiques abortives. A partir de la fin de l'année 1972, il paraît évident que c'est sur l'avortement lui-même qu'il faut désormais légiférer.

doc 4

sur cette adresse http://www.melchior.fr/L-opinion-publique-face-a-la-p.7877.0.html

Où j'en suis dans mon devoir

BONJOUR je suis vraiment bloqué dans ce devoir je ne trouve aucune idée pour construire ma synthèse
aidez svp merci d'avance.



1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 16 avr. 2010
Salut, j'ai fini ce chapitre il y a un mois et j'ai eu une synthèse à faire dessus (j'ai eu 15).

Ce que je te conseille de faire en premier lieu c'est de prendre une feuille et de départager en deux celle-ci : d'un coté le changement social de l'autre la déviance.

En second lieu tu prend deux stabilos de couleurs différentes et tout ce que tu penses qui vas dans la première ou deuxième colonne, tu l'insert dedans.

Si tu ne trouves pas beaucoup d'arguments, je pourrai t'aider, mais cette méthode est très efficace, bon courage !

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