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Sujet du devoir
exercice 1
Exercice n°1 : vous résumerez ce texte en 130 mots. Une tolérance de +/- 10 % est admise : votre travail comptera au moins 117 et au plus 143 mots. Vous placerez un repère dans votre travail tous les 50 mots. 8 points
Exercice n°2 : selon vous, la tyrannie de l’apparence ne concerne-t-elle que les femmes ? 12 points
Vous développerez de manière organisée votre réponse à cette question, en prenant appui sur le texte de l’exercice de la contraction et sur ceux que vous avez étudiés dans le cadre de l’objet d’étude la littérature d’idées, ainsi que sur votre culture personnelle.
Où j'en suis dans mon devoir
voici le rexte
Texte : Mona CHOLLET, Beauté fatale, 2012
La dévalorisation systématique de leur physique que l’on encourage chez les femmes, l’anxiété et l’insatisfaction permanentes au sujet de leur corps, leur soumission à des normes toujours plus strictes et donc inatteignables sont typiques de ce que l’essayiste américaine Susan Faludi a identifié en 1991 comme le backlash : le « retour de bâton », qui, dans les années 1980, a suivi l’ébranlement provoqué à la fin des années 1960 par la « deuxième vague » du féminisme. Le corps, comme l’a montré Naomi Wolf dans The Beauty Myth (Le mythe de la beauté), paru la même année que le livre de Faludi, a permis de rattraper par les bretelles celles qui, autrement, ayant conquis – du moins en théorie – la maîtrise de leur fécondité et l’indépendance économique, auraient pu se croire tout permis. Puisqu’elles avaient échappé aux maternités subies et à l’enfermement domestique, l’ordre social s’est reconstitué spontanément en construisant autour d’elles une prison immatérielle. Les pressions sur leur physique, la surveillance dont celui-ci fait l’objet sont un moyen rêvé de les contenir, de les contrôler. Ces préoccupations leur font perdre un temps, une énergie et un argent considérables ; elles les maintiennent dans un état d’insécurité psychique et de subordination qui les empêche de donner la pleine mesure de leurs capacités et de profiter sans restriction d’une liberté chèrement acquise. Elles-mêmes, en outre, se sentent coupables de la transgression que constitue leur présence dans des sphères d’où elles ont longtemps été exclues ; elles ont donc tendance, pour compenser, pour rassurer les hommes ou pour se rassurer elles-mêmes sur leur pouvoir de séduction, à surenchérir dans le soin porté à leur apparence.
Il ne faut pas sous-estimer, dit Naomi Wolf, le traumatisme causé par l’arrivée massive, sur une période historique très courte, des femmes occidentales sur le marché du travail. Les prouesses esthétiques que l’on exige d’elles sont une manière de leur faire payer leur audace, de les remettre à leur place. Dans l’entreprise, les hommes sont chez eux ; ils n’ont donc « pas de corps », comme l’écrit Virginie Despentes. Les femmes, elles, doivent donner des gages – sans que l’on sache très bien de quoi, d’ailleurs. Elles doivent n’être ni trop ni trop peu attirantes : dans le premier cas, elles risquent de ne pas être jugées crédibles professionnellement et, si elles se font harceler sexuellement, elles l’auront bien cherché ; dans le second, elles s’exposent aux réflexions désobligeantes pour avoir manqué à leur rôle de récréation visuelle et de stimulant libidinal. Il s’agit de prouver que l’on mérite d’être à la place qu’on occupe et, en même temps, que l’on reste « une femme » au sens traditionnel du terme – de prouver une chose et son contraire, en somme. Naomi Wolf n’a pas tort d’estimer que le matin, lorsqu’elle ouvre sa penderie, une salariée devrait avoir droit à la présence d’un avocat. […]
Le sort actuel des petites filles en témoigne jusqu’au tragique. Des filles nées dans les années 1980 et plus tard, c’est-à-dire après le début du backlash, Naomi Wolf écrit qu’elles souffrent d’une « déformation congénitale : elles n’ont pas d’enfance ». (520 mots)
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