étude de Britannicus de Racine

Publié le 25 mai 2013 il y a 10A par Anonyme - Fin › 1 juin 2013 dans 10A
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Sujet du devoir

Etude de Britannicus de Racine Scène VI:
BRITANNICUS
Madame, quel bonheur me rapproche de vous ?
Quoi ! je puis donc jouir d'un entretien si doux ?
Mais, parmi ce plaisir, quel chagrin me dévore !
Hélas ! puis-je espérer de vous revoir encore ?
Faut-il que je dérobe avec mille détours,
Un bonheur que vos yeux m'accordaient tous les jours.
Quelle nuit ! quel réveil ! Vos pleurs, votre présence
N'ont point de ces cruels désarmé l'insolence !
Que faisait votre amant ? Quel démon envieux
M'a refusé l'honneur de mourir à vos yeux ?
Hélas ! dans la frayeur dont vous étiez atteinte,
M'avez-vous en secret adressé quelque plainte ?
Ma princesse, avez-vous daigné me souhaiter ?
Songiez-vous aux douleurs que vous m'alliez coûter ?
Vous ne me dites rien ! Quel accueil ! Quelle glace !
Est-ce ainsi que vos yeux consolent ma disgrâce ?
Parlez : nous sommes seuls. Notre ennemi, trompé,
Tandis que je vous parle, est ailleurs occupé.
Ménageons les moments de cette heureuse absence.
JUNIE
Vous êtes en des lieux tout pleins de sa puissance :
Ces murs mêmes, Seigneur, peuvent avoir des yeux ;
Et jamais l'empereur n'est absent de ces lieux.
BRITANNICUS
Et depuis quand, madame, êtes-vous si craintive ?
Quoi ! déjà votre amour souffre qu'on le captive ?
Qu'est devenu ce coeur qui me jurait toujours
De faire à Néron même envier nos amours ?
Mais bannissez, madame, une inutile crainte :
La foi dans tous les coeurs n'est pas encore éteinte ;
Chacun semble des yeux approuver mon courroux ;
La mère de Néron se déclare pour nous.
Rome, de sa conduite elle-même offensée...
JUNIE
Ah ! Seigneur ! vous parlez contre votre pensée.
Vous-même, vous m'avez avoué mille fois
Que Rome le louait d'une commune voix ;
Toujours à sa vertu vous rendiez quelque hommage.
Sans doute la douleur vous dicte ce langage.
BRITANNICUS
Ce discours me surprend, il le faut avouer :
Je ne vous cherchais pas pour l'entendre louer.
Quoi ! pour vous confier la douleur qui m'accable,
A peine je dérobe un moment favorable ;
Et ce moment si chère, madame, est consumé
A louer l'ennemi dont je suis opprimé !
Qui vous rend à vous-même, en un jour, si contraire ?
Quoi ! même vos regards ont appris à se taire ?
Que vois-je ? Vous craignez de rencontrer mes yeux !
Néron vous plairait-il ? Vous serais-je odieux ?
Ah ! si je le croyais !... Au nom des dieux, madame,
Eclaircissez le trouble où vous jetez mon âme.
Parlez. Ne suis-je plus dans votre souvenir ?
JUNIE
Retirez-vous, Seigneur ; l'empereur va venir.
BRITANNICUS
Après ce coup, Narcisse, à qui dois-je m'attendre ?

Questions:
1) Qu'est ce qui nous indique dans le texte que Britannicus parle avec émotion?
Pour cette question, vous devez relevez quatre procédés différents illustrés à chaque fois par deux exemples. Un seul paragraphe suffit. (4points)
2) Comment est représenté Néron dans cette scène? (6points)
Pour répondre, vous ferez au moins deux paragraphes, avec une petite phrase d'introduction et une de conclusion.
3) Quelle vision de l'amour est véhiculée dans cette scène? (6points)
Pour répondre, vous ferez au moins deux paragraphe, avec une phrase d'introduction et de conclusion.
4) Qu'est-ce qui rend cette scène particulièrement cruelle? (4 points)
Pour répondre, vous ferez un paragraphe, en justifiant bien vos idées à l'aide du texte.

Où j'en suis dans mon devoir

Question n°1 :
Britannicus s'interroge. Il représente même sa joie sous une forme interrogative. Ses questionnements commencent dès le début de sa 1ère réplique et continuent jusqu’à la fin de la scène. Il s’exprime avec admiration, et son discours est marqué par la ponctuation en tout 18 points d'interrogations.

La 1ère tirade de Britannicus est marquée par le silence de Junie : « vous ne me dites rien ! »v16 : cette réplique est une didascalie. Le silence de Junie physiquement et en parole est souligné par les deux phrases exclamatives : « Quel accueil ! Quelle glace ! »v16.
Toute au long de la scène, il y a présence du champ lexical de la douleur (chagrin, vers 4 ; cruel, vers 9 ; désarmé, vers 9 ; frayeur, vers 12 ; plainte, vers 13 ; douleur, vers 15 et crainte, vers 30) ce champ lexical met en évidence le registre tragique de la scène.
La ponctuation est expressive : il y a 18 points d’interrogation et 15 points d’exclamation. Il y a une anaphore de ‘quoi’. Le vers 52 est haché : « Ah ! Si je croyais !... Au nom des dieux, madame, ». Le rythme est irrégulier.
Britannicus emploie le rejet : “quel démon envieux’’ , ‘’m’a refusé l’honneur de mourir à vos yeux’’ (La syntaxe est brisée par le vers et l’émotion).
Relevé du champ lexical de l’émotivité :
Chagrin : chagrin (v4), douleurs (v15), douleur (v44), vos pleurs (v8), frayeur (v12)
Mourir : cruels (v9), mourir (v11)
Douleurs : souffre (v27), douleur (v44), opprimé (v47).

Question n°2
« Sa puissance » v.22 : adjectif qualificatif désignant Néron.
« Ces murs mêmes, Seigneur, peuvent avoir des yeux » vers 23: personnification des murs et allusion à Néron.
« Et jamais l’empereur n’est absent de ces lieux » : mise en valeur de « l’empereur » et utilisation de « jamais ».
Dans la scène 6 de l’acte, il y a la présence de Néron, qui se cache. Junie le sait contrairement à Britannicus. C’est pour cela que dans les vers 25 à 30, Britannicus pense que l’on peut renverser Néron alors que Junie vers 35-45 fait un éloge sur Néron de plus elle fait une allitération en (v) et une assonance en (ou) et insiste sur le pronom «vous » (vers36 à 37 et 39 à 40). Elle utilise aussi des hyperboles « mille fois » et « toujours à sa vert » elle n’est pas sincère et elle ne parle que pour sauver son amant. Elle interrompt Britannicus lorsque que celui-ci menace de prononcer des paroles qui compromettraient trop dans l’esprit de l’empereur. Alors que lui prend sans cesse la parole, Junie, elle, entame un double langage essayant de faire comprendre à Britannicus que Néron est là à travers ses propos. Junie tente de protéger Britannicus. Cette scène pose un quiproquo entre le couple due à la présence de Néron. Britannicus ne comprend pas pourquoi Junie est si craintive et doute de ses sentiments envers lui. Il lui en veut de ne pas être enthousiaste face à leurs retrouvailles.



Comment est représenté Néron ?
B:
Notre ennemi, trompé,
Tandis que je vous parle, est ailleurs occupé.
...
A louer l'ennemi dont je suis opprimé !
J:
Ces murs mêmes, Seigneur, peuvent avoir des yeux ;
Et jamais l'empereur n'est absent de ces lieux.
....
L’empereur va venir.
B:
Qu'est devenu ce cœur qui me jurait toujours
De faire à Néron même envier nos amours ?
...
Néron vous plairait-il ?

J
Vous-même, vous m'avez avoué mille fois
Que Rome le louait d'une commune voix ;
Pour répondre, vous ferez au moins deux paragraphes, avec une petite phrase d'introduction et une de conclusion.
1 Néron est représenté comme l’empereur, un homme puissant et a priori respectable
2 Néron n’est pas normal, il espionne, il fait peur.
3 Néron est le rival de Britannicus et il peut plaire à Junie ou détruire Britannicus (c’est ce qu’il fera)

Question n°3
Toute la scène tourne autour du regard répétition de « vos yeux » v.7, 11,17 » « Que vois-je ? Vous craignez de rencontrer mes yeux ? » v50.

C’est une scène de rencontre qui est ratée à cause de la présence de Néron.
Britannicus emploi des points interrogations et des points d’exclamations
Les interrogations marquent son incompréhension et les exclamations qui marquent son étonnement. « Mais parmi ce plaisir, quel chagrin me dévore ! » v4 Cette phrase marque sa situation instable » « Quelle nuit ! Quel réveil ! Vos pleurs, votre présence »v8 Ici il utilise l’énumération.
Quand à Junie, elle emploie que très peu de répliques (3 à 5 répliques seulement, qui sont courtes). Elle ne répond pas aux questions de posées par Britannicus « Vous ne dites rien ? Quel accueil ! Quelle glace ! ».Néron est amoureux de Junie qui elle est en couple avec Britannicus. Néron est tellement amoureux de Junie qu’il va l’enlever au grand malheur de Britannicus.Il est amoureux d’elle car elle est le reflet de son pouvoir, ce qui lui apporte une grande satisfaction.
Relevé des termes qui expriment l’amour :
Madame, quel bonheur me rapproche de vous ? (vers 2) ; Quoi ! Déjà votre amour souffre qu’on le captive ? (vers 27).
Les mots qui sont en rythme : toujours/amour ; glace/disgrâce ; yeux/odieux c’est la fusion puis l’incompréhension et la terreur de ne plus être aimé.
La position de Junie est plus difficile : Comment sentir qu’elle aime toujours Britannicus mais ne peut se permettre de le lui dire? Sans doute dans son silence, elle ne veut pas nuire à son bien aimé.

Question °4
La situation est non seulement théâtrale, mais aussi cruelle car on voit le destin se réaliser et on ne peut rien faire, d'autant plus qu'il y a un personnage caché, Néron, ce qui renforce le drame et l'angoisse, et concrétise le destin.
Britannicus se précipite dans la voie où il ne doit pas aller : V22 à 24 : 3 avertissements différent de Junie: elle essaye de faire comprendre à Britannicus qu'ils sont observés par Néron. Mais il ne comprend pas, il est aveuglé par l'amour et la jalousie.
Junie est obligée de le couper (v56), pour essayer de le sauver. Mais Britannicus ne comprend pas.

La cruauté vient de la présence supposée de Néron, caché quelque part, et capable de tout. Tous les termes qui montrent la frayeur des deux amants rentrent dans cette scène.
La scène est d’autant plus cruelle que Britannicus et Junie s’aiment sincèrement. C’est tragique pour leur amour. Il n’y a aucune solution. Junie plaît à Néron et Britannicus est faible (il n’a aucun pouvoir politique et ses appuis vont s’effondrer. Junie le comprend et ne peut pas aider celui qu’elle aime).



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