Commentaire sur François Mauriac Le Nœud de vipères - Tu ne parlas plus. Je regardais naître ce jour nouveau...

Publié le 22 févr. 2017 il y a 7A par Anonyme - Fin › 25 févr. 2017 dans 7A
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Sujet du devoir

Bonjour,
Je suis en 3e et j'ai un commentaire à faire sur le noeud de vipères, écrit par François Mauriac.
L'extrait étudié a été intitulé "la blessure d'amour" par le professeur et est extrait du chapitre 4.
Je n'arrive pas à trouver les grands axes, c'est-à-dire ce que je pourrai démontrer dans ce commentaire (Le sujet est libre, il n'y a pas de question donnée etc...)
J'ai pense à analyser les rapports entre les personnages mais je ne sais pas si cela est pertinent.
Voici l'extrait en question :


Tu ne parlas plus. Je regardais naître ce jour nouveau, ce jour de ma nouvelle vie. Les hirondelles criaient dans les tuiles. Un homme traversait la cour, traînant ses sabots. Tout ce que j’entends encore après quarante-cinq années, je l’entendais : les coqs, les cloches, un train de marchandises sur le viaduc ; et tout ce que je respirais, je le respire encore : ce parfum que j’aime, cette odeur de cendre du vent lorsqu’il y avait eu, du côté de la mer, des landes incendiées. Soudain, je me redressai à demi.
— Isa, le soir où tu as pleuré, le soir où nous étions sur ce banc, dans les lacets de Superbagnères, c’était à cause de lui ?
Comme tu ne répondais rien, je saisis ton bras que tu dégageas, avec un grognement presque animal. Tu te retournas sur le flanc. Tu dormais dans tes longs cheveux. Saisie par la fraîcheur de l’aube, tu avais tiré les draps, en désordre, sur ton corps ramassé, pelotonné comme dorment les jeunes bêtes. À quoi bon te tirer de ce sommeil d’enfant ? Ce que je voulais apprendre de ta bouche, ne le savais-je déjà ?
Je me levai sans bruit, j’allai pieds nus, jusqu’à la glace de l’armoire et me contemplai, comme si j’eusse été un autre, ou plutôt comme si j’étais redevenu moi-même : l’homme qu’on n’avait pas aimé, celui pour qui personne au monde n’avait souffert. Je m’apitoyais sur ma jeunesse ; ma grande main de paysan glissa le long de ma joue non rasée, déjà assombrie d’une barbe dure, aux reflets roux.
Je me vêtis en silence et descendis au jardin. Maman était dans l’allée des roses. Elle se levait avant les domestiques pour aérer la maison. Elle me dit :
— Tu profites de la fraîcheur ?
Et, me montrant la brume qui couvrait la plaine :
— Il fera accablant aujourd’hui. À huit heures, je fermerai tout.
Je l’embrassai avec plus de tendresse que d’habitude. Elle dit à mi-voix : « Mon chéri… » Mon cœur (cela t’étonne que je parle de mon cœur ?) mon cœur était près d’éclater. Des mots hésitants me vinrent aux lèvres… Par où commencer ? Qu’aurait-elle compris ? Le silence est une facilité à laquelle je succombe toujours.
Je descendis vers la terrasse. De grêles arbres à fruits se dessinaient vaguement au-dessus des vignes. L’épaule des collines soulevait la brume, la déchirait. Un clocher naissait du brouillard, puis l’église à son tour en sortait, comme un corps vivant. Toi qui t’imagines que je n’ai jamais rien compris à toutes ces choses… j’éprouvais pourtant, à cette minute, qu’une créature rompue comme je l’étais peut chercher la raison, le sens de sa défaite ; qu’il est possible que cette défaite renferme une signification, que les événements, surtout dans l’ordre du cœur, sont peut-être des messagers dont il faut interpréter le secret… Oui, j’ai été capable, à certaines heures de ma vie, d’entrevoir ces choses qui auraient dû me rapprocher de toi.
D’ailleurs, ce ne dut être, ce matin-là, que l’émotion de quelques secondes. Je me vois encore remontant vers la maison. Il n’était pas huit heures et, déjà, le soleil tapait dur. Tu étais à ta fenêtre, la tête penchée, tenant tes cheveux d’une main et de l’autre, tu les brossais. Tu ne me voyais pas. Je demeurai, un instant, la tête levée vers toi, en proie à une haine dont je crois sentir le goût d’amertume dans la bouche, après tant d’années.
Je courus jusqu’à mon bureau, j’ouvris le tiroir fermé à clef ; j’en tirai un petit mouchoir froissé, le même qui avait servi à essuyer tes larmes, le soir de Superbagnères, et que, pauvre idiot, j’avais pressé contre ma poitrine. Je le pris, j’y attachai une pierre, comme j’eusse fait à un chien vivant que j’aurais voulu noyer, et je le jetai dans cette mare que, chez nous, on appelle « gouttiu ».


Je voudrais donc savoir si vous aviez quelques pistes pour m'aider !
Merci d'avance.




4 commentaires pour ce devoir


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willffy
willffy
Posté le 22 févr. 2017

Le temps qui passe

les souvenirs

L'entretien de la haine

les regrets

Anonyme
Posté le 22 févr. 2017

Merci beaucoup ! 

willffy
willffy
Posté le 22 févr. 2017

Bonne suite!

 

Anonyme
Posté le 22 févr. 2017

La haine et les regrets


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