Sujet brevet: Antigone et Créon

Publié le 22 févr. 2012 il y a 12A par Anonyme - Fin › 29 févr. 2012 dans 12A
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Sujet du devoir

Antigone a décidé de transgresser l'ordre de son oncle Créon, elle veut enterrer son frère Polynice qui avait porté les armes contre sa patrie.

CREON- Un matin, je me suis réveillé roi de Thèbes. Et Dieu sait si jamais autre chose dans la vie que d'être puissant...
ANTIGONE- Il fallait dire non, alors !
CREON- Je le pouvais. Seulement, je me suis senti tout d'un coup comme un ouvrier qui refusait un ouvrage. Cela ne m'a pas paru honnête. J'ai dit oui.
ANTIGONE- Eh bien, tant pis pour vous. Moi, je n'ai pas dit « oui » ! Qu'est-ce que ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ? Moi, je peux dire « non » encore à tout ce que je n'aime pas et je suis seul juge. Et vous avec votre couronne, avec vos gardes, avec votre attirail, vous pouvez seulement me faire mourir parce que vous avez dit « oui ».
CREON- Ecoute-moi.
ANTIGONE- Si je veux, moi, je peux ne pas vous écouter. Vous avez dit « oui ». Je n'ai plus rien à apprendre de vous. Pas vous. Vous êtes là à boire mes paroles. Et si vous n'appelez pas vos gardes, c'est pour m'écouter jusqu'au bout.
CREON- Tu m'amuses !
ANTIGONE- Non. Je vous fais peur. C'est pour cela que vous essayer de me sauver. Ce serait tout de même plus commode de garder une petite Antigone vivante et muette dans ce palais. Vous êtes trop sensible pour faire un bon tyran, voilà tout. Mais vous allez me faire mourir tout à l'heure, vous le savez, et c'est pour cela que vous avez peur. C'est laid un homme qui a peur.
CREON, sourdement- Eh bien, oui, j'ai peur d'être obligé de te faire tuer si tu t'obstines. Et je ne le voudrais pas.
ANTIGONE- Moi, je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas ! Vous n'auriez pas voulu non plus, peut-être, refuser une tombe à mon frère ? Dites-le donc, que vous ne l'auriez pas voulu ?
CREON- Je te l'ai dit.
ANTIGONE- Et vous l'avez fait tout de même. Et maintenant, vous allez me faire tuer sans le vouloir. Et c'est cela, être roi !
CREON- Oui, c'est cela !
ANTIGONE- Pauvre Créon ! Avec mes ongles cassés et plein de terre et les bleus que tes gardes m'ont faits au bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine.
CREON- Alors, aie pitié de moi, vis. Le cadavre de ton frère qui pourrit sous mes fenêtres, c'est assez payé pour que l'ordre règne dans Thèbes. Mon fils t'aime. Ne m'oblige pas à payer avec toi encore. J'ai assez payé.
ANTIGONE- Non, vous avez dit « oui ». Vous ne vous arrêterez jamais de payer maintenant !
CREON, la secoue soudain, hors de lui- Mais, bon Dieu ! Essaie de comprendre une minute, toi aussi, petite idiote ! J'ai bien essayé de te comprendre, moi. Il faut pourtant qu'il y en ait qui disent oui. Il faut pourtant qu'il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l'eau de toutes parts, c'est plein de crimes, de bêtise, de misère...

Jean Anouilh, Antigone (1946), Éditions de la Table Ronde









Questions.

1) Quelles caractéristiques font de ce texte un texte théâtral ?
2) Qui parle ? A qui ? Comment les deux personnes s'interpellent-ils ? Qu'en déduisez vous sur les rapports qu'ils entretiennent ?
3) Quels indices spatiaux dans les répliques peuvent être des éléments du décor ?
4) Comment Créon envisage t-il sa fonction de roi ? Quel acte précis l'illustre ?
5) Créon est-il en accord avec ce qu'il fait ? Justifiez votre réponse.
6) A quoi Antigone dit-elle non ? Que représente ce pouvoir du « non » ? Jusqu'où est elle prête à aller ?
7) « Ecoute-moi » : à quel mode est cette forme verbale ? Quel rapport celle-ci met elle en évidence ?
8) Quels sentiments Créon éprouve t-il à l'égard d'Antigone ?
9) Quelle figure de style est employée pour évoquer le pouvoir de régner dans la dernière réplique de Créon ? Justifiez-la.
10) Par quels procédés le roi cherche t-il à convaincre Antigone de renoncer à sa volonté de creuser une tombe à son frère ?

REECRITURE.

Réécrivez les deux premières répliques de Créon en imaginant que le locuteur est une femme.

Où j'en suis dans mon devoir

Bonjour,
quelqu'un peut m'aider? Sur beaucoup de questions, je ne sais pas du tout si j'ai bien répondu ou si je suis à côté de la plaque. Surtout les questions 4;5;6;7;9;10. Merci d'avance pour votre aide.

Voilà mes réponses mais comme je l'ai dit, je ne suis pas du tout sur de celles ci, c'est pourquoi je mets mon travail ici.

1)Les caractéristiques qui font de ce texte un texte théâtral est que le texte est découpé en répliques, pour chaque changement de paroles par personnages, on revient à la ligne. De plus, parfois, entre le nom et la réplique du personnage, on peut trouver des didascalies. Par exemple ligne 21, on voit, par exemple : « Créon, sourdement », « sourdement »  est une didascalie.
2)Créon, roi de Thèbes, parle à sa nièce Antigone. Ils se disputent, on peut donc en déduire qu'ils entretiennent de très mauvais rapports.
3)Les indices spatiaux dans les répliques qui peuvent être des éléments du décor sont «je me suis réveillé roi de Thèbes », « Avec votre couronne, avec vos gardes », « dans ce palais », « être roi » et « je suis reine ».
4)Créon envisage sa fonction de roi comme de faire ce qu'il juge d'honnête pour son peuple en faisant son devoir et en ne faisant pas ce dont il a envi, lui. L'acte précis qu'il l'illustre est de refuser d'enterrer son neveu, il n'en avait pas envi mais il devait le faire pour Thèbes car c'était un traître.
5)Non il n'est pas toujours d'accord avec ce qu'il fait, on peut le voir ici « … j'ai peur d'être obligé de te faire tuer si tu t'obstines. Et je ne le voudrais pas ». On voit qu'il ne veut pas le faire et que s'il le fait, c'est car il en est obligé par son devoir de roi de Thèbes.
6)Antigone dit non au fait de transgresser la règle qu'elle fait passer pour les Dieux. Une sépulture doit être donner à n'importe quel défunt, quoi qu'il est fait. Donc Polynice doit être enterrer. Le pouvoir du « non » montre qu'elle s'exprime pour les Dieux et qu'elle est prête à mourir pour faire respecter cette règle s'il le faut.
7)« Ecoute-moi » est à l'impératif présent. Cette forme verbale met en évidence qu'Antigone prend le dessus sur ce dialogue et que Créon essaye de parler en utilisant un ordre. On s'aperçoit alors que ça ne marche pas et que c'est bien Antigone qui a le plus de pouvoir en manière de discussion.
8)Créon éprouve une tendresse paternelle à l'égard d'Antigone, sa nièce rebelle. Il dit avoir tenter plusieurs fois de la comprendre, s'adresse à elle en la traitant de « petite idiote ». Malgré la colère qu'il exprime durant ce dialogue, il ressent les sentiments que pourraient ressentir un père envers sa fille mais il n'ose pas l'exprimer clairement.
9)La figure de style employée pour évoquer le pouvoir de régner dans la dernière réplique de Créon est : « Il faut pourtant qu'il y en ait qui disent oui. Il faut pourtant qu'il y en ait qui mènent la barque ». Cette métaphore filée compare le fait de dire oui au fait de posséder le pouvoir. Ceux qui ont le pouvoir doivent dire oui et ne pas faire ce qu'ils veulent. D'après Créon, c'est une condition pour être un bon roi.
10)Le roi cherche à convaincre Antigone de renoncer à sa volonté de creuser une tombe à son frère en lui faisant comprendre que si elle le fait, elle fera souffrir beaucoup de monde, lui-même, son fils Hémon... Qu'elle ne sera pas seule à payer pour sa bêtise.



8 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 22 févr. 2012
1) bon
2)bon
3)pour la trois il y a des rélevés qui ne désigne pas un lieu, les indices spatiaux sont un lieu (exemple qui n'a rien à voir avec le texte: à Paris, dans le musée du Louvre...)
4)Créon envisage sa fonction de roi comme un ouvrier qui fait un ouvrage (2eme réplique de créon)
5)bien
6)confusion, elle dit oui pour transgresser la règle, justement la règle veut que son frère n'ait pas de sépulture alors qu'elle oui.
7)bien
8)bien
9)ce n'est pas une métaphore filée (si c'était le cas pendant tout le texte il y aurait des métaphores sur les bateaux). la figure de style utilisée est le parallélisme car les deux phrases commencent identiquement.
10)et qu'il devra la tuer.
Anonyme
Posté le 22 févr. 2012
2. en + : Créon tutoie Antigone, qui le vouvoie : on peut supposer que c'est parce que Créon est roi et plus âgé, mais aussi qu'ils sont familiers l'un de l'autre, vu le ton qu'Antigone utilise pour parler au roi.
3. .Et vous avec votre couronne, avec vos gardes, avec votre attirail, : l'attirail, ce sont les signes de la royauté, un trône par ex, même s'il n'est pas assis dessus.
4. en + : Il faut pourtant qu'il y en ait qui mènent la barque : en acceptant d'être roi, il a accepté de faire le sale boulot, si c'est pour la bonne administration de le cité.
6. elle dit non à la loi des hommes, et oui à une loi supérieure.
Mais surtout le non qu'elle revendique est un refus des compromis, des règles qu'elle récuse, une revendication de faire ses propres choix.
7. et 8. très bonnes réponses
9. Oui, c'est bien une métaphore filée, sur 2 phrases : mener la barque/ça prend l'eau
Le pouvoir est comparé à un pauvre bateau dans une mer qui le secoue et l''endommage.

Anonyme
Posté le 22 févr. 2012
9 suite : être roi c'est recevoir des coups, prendre des décisions qui sauvent l'essentiel, mais abîment et font du mal, pour essayer de mener le bateau sain et sauf au port (pour poursuivre la métaphore filée ...)
Anonyme
Posté le 22 févr. 2012
Bonjour,
merci de ton aide mais es-tu sûr pour la 9 car glazy me dit que c'est bien une métaphore filée :/. Mais pas avec la même phrase.
Et pour la 3, j'en ai oubliés ou j'en ai juste rajoutés?
Merci
Anonyme
Posté le 22 févr. 2012
Bonjour, merci beaucoup de votre aide,
pour la 3, j'ai donc faux sur "Et vous avec votre couronne..."
Je galère un peu sur cette question.
Et pour la 9, je n'ai pas compris pourquoi tu mets une suite?
Merci d'avance, bonne après-midi.
Anonyme
Posté le 22 févr. 2012
et pour la question numéro 10, qu'en penses-tu?
Merci
5
Anonyme
Posté le 22 févr. 2012
la 3) tu gardes « Avec votre couronne, avec vos gardes » et « dans ce palais », qui peuvent donner des idées pour le décor.
J'ai ajouté attirail qui représente tous les objets qui vont avec la fonction de roi.

la 9) j'ai ajouté une suite en voyant que tu devais justifier la métaphore.

la 10)
- Il essaie la menace, même si ça ne lui plaît pas : j'ai peur d'être obligé de te faire tuer si tu t'obstines
- Il fait appel à sa "pitié", en utilisant les mots d'Antigone (payer) : interdire des funérailles à Polynice l'a fait souffrir, mais il y était obligé. Ne m'oblige pas à payer avec toi encore
- Comme tu le dis, il fait du chantage aux sentiments : 3 malheureux si elle meurt, dont un qui n'est responsable de rien, Hémon, et qu'elle aime
Anonyme
Posté le 22 févr. 2012
Ok merci beaucoup de votre part!
Bonne soirée!!

Oui la métaphore j'étais un peu perdu dessus, j'avais pas trop compris mais c'est bon maintenant merci.

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