Explication littéraire

Publié le 8 mai 2010 il y a 13A par Anonyme - Fin › 14 mai 2010 dans 13A
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Sujet du devoir

Que cette terre est stérile! ... Vont les forêts, vont les rivières, vont les plaines. Ni les unes, ni les autres n'aiment ce chemin des autres. Je ne rassemble rien. Je fais des efforts qui menacent de m'écarter. Je ne penche pas sur ma douleur, où j'avais mis toute ma force, non. Mais sur le vide qui vertige.

Je me penche. Je tombe. Je tombe. J'ai de la terre dans les mains. Le grain en est moins cristallin. Je la porte à mes narines. Elle a un soupçon d'odeur de cendre. Mes narines se dilatent. Je ne flotte plus en moi ni au-dessus de moi. Je tombe. Je tombe. L'herbe est plutôt rose. Mes narines se dilatent. Des odeurs de nourritures mal mangées, pas jusqu'aux résidus; rances, lourdes, nauséeuses. Je vais me rompre, c'est la fatigue. Elle est sournoise. Le ciel est mauve devant. Voilà que je trouve bon de me rassurer de ce qu'il n'y a pas de chemin devant, il y a de l'herbe un peu plus verte. Où l'ai-je vue rose, naguère? A peine verte. Si je me retournais, je verrais peut-être ce qu'il va advenir. L'herbe ne se referme pas. Je marche sur les pas de quelqu'un qui m'a précédé ici. Un sentier de vieille date, dont le sol est usé. La terre à nu ressemble à une plaie que l'herbe essaie de cautériser. Mal. Une plaie que l'on foule. Moi, c'est sans ménagement que je la foule. Tout le poids des épaules se porte sur les jambes, aux pieds. Douloureux. J'ai le pas lourd, besogneux. Ce que je vois de mauve est bien un coucher de soleil, devant moi. Je vais au soleil couchant! C'est absurde. On ne va pas au coucher du soleil, devant soi. Je vais au soleil couchant! C'est absurde. On ne va pas au coucher du soleil. C'est toujours nulle part. Pas un lieu construit. Ces odeurs n'y ressemblent pas. Je fuis vers ce nulle part. Je fuis? En fuite. Ensuite? Il serait convenable de finir sans s'embarrasser du corps. Si pesant. Encombrant. Est-ce que je fuirais quelque chose? Je sens la nuit derrière moi. Mes mollets n'en peuvent plus. Ils sont lourds, tendus et fragiles. Je vais les casser, je ne fais pas un pas de plus. Je tombe.

Il est lent à tomber. Est-ce mon corps? Il s'éparpille sur tant de débris. Fou qui ne rit ce soir, ce verdict, est-ce une farce?

Il y a des voix dans ma tête. Vais-je savoir ouvrir les yeux? Pour quoi faire? On ne voit pas les voix. On les entend, ça suffit. Et puis, elles sont dans ma tête. C'est une voix! Ce sont deux voix! Elles se répondent. L'une est grasse, l'autre est nasale. Quel âge ont-elles, ces voix? Il y a des voix qui ne vieillissent pas. Celle de ma mère a toujours été ébréchée, comme ses mains; elles non plus, elles ne vieillissent pas. La caresse, oui. O combien! La caresse parchemine. Elle crisse. Peut-être ma joue, mes joues qui ne sont plus imberbes. Les mains ne s'y attardent plus. Et pourtant même si elles sont hésitantes. J'ai peut-être tort de croire que, finalement, elles vieillissent peut-être. Mon visage a du mal à se souvenir de leur dernière caresse ... si hésitante. Sa voix n'est pas parmi celles-là. La dernière a cinquante ans, quant à la première, combien? Peut-être sans âge.

Si j'ouvre les yeux, ma tête explose, avec toutes ces voix. Elles sont plus de deux maintenant.

« On le connaît?» la voix grasse:

«Moi, je ne l'ai jamais vu. La voix nasale:

- Il a une plaie avec du pus au bras.» Une voix comment?

Une voix de petite fille qui va avoir bientôt ses premières règles, une voix presque sanguinolente. L'autre a une odeur de kola:

«Non, c'est un trou.»

Tchicaya U Tam'si, Ces fruits si doux de l'arbre à pain, Paris, Seghers, 1987.

Où j'en suis dans mon devoir

Ce texte qui nous est donné à l’étude est extrait de l’œuvre « Ces fruits si doux de l'arbre à pain » de l’auteur congolais Tchikaya U Tam’Si paru en 1987 aux éditions Seghers.
Dans ce texte-ci qui est ensemencés d'une profusion de procédés stylistiques et rhétoriques tels que les métaphores,les métaphores, le narrateur parle sans doute de l'histoire sans doute triste d'un personnage politique qui a eu à subir les affres du totalitarisme, qui a été torturé presque à l'agonie, qui n'en peut plus.



1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 8 mai 2010
je n'en ses rien mais esque tu peut venir m'aider chu en 4

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