Commentaire Julien Green, Le langage et son double.

Publié le 10 mars 2013 il y a 11A par Anonyme - Fin › 17 mars 2013 dans 11A
5

Sujet du devoir

Vous commenterez le texte de Julien Green en vous interrogeant sur les conditions d'accès au sens original par la lecture de traductions.


3 Pages word max.

Niveau Bac, Bac +.


Julien Green, Le langage et son double, p. 193- 197, Editions de la Différence, 1985.

Julien Green évoque son expérience de lecteur de la Bible en différentes langues.

J’étais comme un homme en présence de plusieurs portraits supposés de la même personne et qui ne peut voir de ressemblance entre eux. J’acceptais l’idée que ces portraits, si différents de style et de sentiment, fussent réellement la même personne parce qu’on me le disait et que je n’avais aucun moyen de rechercher plus profondément la vérité. Ainsi je n’étais pas satisfait de ce qu’on m’avait appris quoique je n’eusse pas encore la possibilité de discuter cet enseignement, et je ne l’admettais qu’à contrecoeur.
Les années passèrent, j’étais devenu assez familier avec l’allemand pour lire à livre ouvert la version de Luther et en découvrir la beauté. Me voilà encore affronté à un nouvel aspect de ce vieux problème. A beaucoup d’égards, je trouvais cette version très proche d’esprit de celle du Roi Jacques. C’était, pour reprendre l’image des portraits, la même personne. Aussi je crus qu’ils offraient plus de ressemblance avec l’original que toutes les autres traductions que j’avais lues. C’était assez naturel, mais je reconnais que mes méthodes de comparaison d’alors n’avaient rien de scientifique, elles étaient plus d’intuition. Quand je parlais de la ressemblance d’une traduction avec l’original, je me référais surtout à l’esprit du texte ou à ce qu’on peut appeler une similarité d’impressions donnée par les deux livres. Cette similarité d’esprit n’était pas du tout singulière ou fortuite, quand on voyait combien proches étaient les versions anglaises et allemande.
Cependant, à l’examen de certaines parties de ces deux traductions, je découvris quelque chose de plutôt singulier qui me frappa : elles ne s’accordaient pas toujours. Par exemple, le 4ème verset du célèbre Psaume XXIII qui dit en anglais : « Oui, bien que je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je n’aurai pas peur du mal»; en allemand nous avons : « Et même si j’errais dans la vallée des ténèbres, je ne craindrais aucun malheur». Où est l’ombre de la mort? Me sentant un peu mystifié. J’ouvris la Vulgate et lus : « Et même si je marchais au milieu des ombres de la mort, je ne craindrais aucun mal». Où est passée la vallée? L’allemand gardait la vallée et supprimait l’ombre de la mort. Saint Jérôme nous donne l’ombre de la mort, mais il n’y a pas de trace de vallée. L’anglais nous donne les deux, et sur ce point le français aussi, mais pourquoi l’allemand ni le latin?
Naturellement le sens du verset est en substance le même dans les quatre traductions. (...)
Dans l’un des plus célèbres livres de la mystique juive, le Zohar, il y a un magnifique passage de la Bible. Elle y est comparée à une vaste et puissante forteresse. Le peuple se promène au pied des hautes murailles et lève les yeux vers les créneaux, mais c’est tout ce qu’il voit de la forteresse. A l’intérieur de la citadelle, cependant, il y a une très belle jeune fille. Elle est prisonnière et essaie de communiquer avec son amant qui est au-dehors. Lui regarde et regarde ces murailles et soudain,à travers une fissure entre les pierres, la jeune fille agite la main vers lui. La jeune fille, c’est naturellement l’esprit, le sens secret du livre, et son amant est l’étudiant de la Bible qui est amoureux de toutes les saintes paroles.
Moi aussi, j’étais devant la forteresse quand je lisais des traductions, et la prisonnière, c’était la langue hébraïque qui pouvait seulement jeter un regard pour ainsi dire, à travers les lézardes de la sombre muraille et faire signe à l’amoureux du livre.

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai déjà effectuée une première ébauche du commentaire mais j'en suis insatisfaite.
Je me trouve vaporeuse dans mes propos, et j'ai l'impression de souvent me répéter.
De plus, je pense qu'il me manque encore des idées.



0 commentaire pour ce devoir



Ils ont besoin d'aide !

Il faut être inscrit pour aider

Crée un compte gratuit pour aider

Je m'inscrisOU

J'ai déjà un compte

Je me connecte