Bonjour, voici mon devoir, je ne comprends le texte 2, donc pour faire ce devoir c'est un peu compliqué même avec des recherches sur internet. Je vous

Publié le 11 avr. 2020 il y a 4A par selemani - Fin › 14 avr. 2020 dans 4A
1

Sujet du devoir

Texte 1
Depuis que j’ai quitté le Liban en 1976, pour m’installer en France, que de fois m’a-t-on
demandé, avec les meilleures intentions du monde, si je me sentais « plutôt français » ou
« plutôt libanais ». Je réponds invariablement : « L’un et l’autre ! » Non par quelque souci
d’équilibre ou d’équité, mais parce qu’en répondant différemment, je mentirais. Ce qui fait
5 que je suis moi même et pas un autre, c’est que je suis ainsi à la lisière de deux pays, de deux
ou trois langues, de plusieurs traditions culturelles. C’est précisément cela qui définit mon
identité. Serais-je plus authentique si je m’amputais d’une partie de moi-même ?
A ceux qui me posent la question, j’explique donc, patiemment, que je suis né au Liban, que
j’y ai vécu jusqu’à l’âge de vingt-sept ans, que l’arabe est ma langue maternelle et que c’est
10 d’abord en traduction arabe que j’ai découvert Dumas et Dickens et Les Voyages de Gulliver,
et que c’est dans mon village de la montagne, le village de mes ancêtres, que j’ai connu mes
premières joies d’enfant et entendu certaines histoires dont j’allais m’inspirer plus tard dans
mes romans. Comment pourrais-je l’oublier ? Comment pourrais-je m’en détacher ? Mais,
d’un autre côté, je vis depuis vingt-deux ans sur la terre de France, je bois son eau et son vin,
15 mes mains caressent chaque jour ses vieilles pierres, j’écris mes livres dans sa langue, jamais
plus elle ne sera pour moi une terre étrangère.
Moitié français, donc, et moitié libanais ? Pas du tout ! L’identité ne se compartimente pas,
elle ne se répartit ni par moitiés, ni par tiers, ni par pages cloisonnées. Je n’ai pas plusieurs
identités, j’en ai une seule, faite de tous les éléments qui l’ont façonnée, selon un « dosage »
20 particulier qui n’est jamais le même d’une personne à l’autre.
Parfois, lorsque j’ai fini d’expliquer, avec mille détails, pour quelles raisons précises je
revendique pleinement l’ensemble de mes appartenances, quelqu’un s’approche de moi pour
murmurer, la main sur mon épaule : « Vous avez eu raison de parler ainsi, mais au fin fond de
vous-mêmes, qu’est-ce que vous vous sentez ? »
25 Cette interrogation insistante m’a longtemps fait sourire. Aujourd’hui, je n’en souris plus.
C’est qu’elle est révélatrice d’une vision des hommes fort répandue et, à mes yeux,
dangereuse. Lorsqu’on me demande ce que je suis « au fin fond de moi-même », cela suppose
qu’il y a « au fin fond » de chacun, une seule appartenance qui compte, sa « vérité profonde »
en quelque sorte, son « essence », déterminée une fois pour toutes à la naissance et qui ne
30 changera plus ; comme si le reste, tout le reste - sa trajectoire d’homme libre, ses convictions
acquises, ses préférences, sa sensibilité propre, ses affinités, sa vie, en somme -, ne comptait
pour rien. Et lorsqu’on incite nos contemporains à « affirmer leur identité » comme on le fait
si souvent aujourd’hui, ce qu’on leur dit par là, c’est qu’ils doivent retrouver au fond d’euxmêmes cette prétendue appartenance fondamentale, qui est souvent religieuse ou nationale ou
35 raciale ou ethnique, et la brandir fièrement à la face des autres. Quiconque revendique une
identité plus complexe se retrouve marginalisé.
Amin Maalouf (écrivain franco-libanais), Les Identités meurtrières (1998)

Texte 2
Née en Bretagne, Mona Ozouf s’interroge sur ce qui réunit ses identités bretonne et française.
Que serait un individu sans déterminations
1
? Nous naissons au milieu d’elles, d’emblée
héritiers d’une nation, d’une région, d’une famille, d’une race, d’une langue, d’une culture. Ce
sont elles qui constituent et nourrissent notre individualité. Nul ne peut se former sans se
référer à elles, et l’innovation elle-même comme la création doivent y trouver leur point
5 d’appui. […].
Chacun doit composer son identité en empruntant à des fidélités différentes.
Reconnaître la pluralité de ces identités, croisées, complexes, hétérogènes, variables, a
plusieurs conséquences de grande importance. Pour commencer, la multiplicité s'inscrit en
faux contre l'enfermement et la sécession identitaires. Dans un paysage aussi mouvant,
10 l'identité ne peut plus être ce qu'on nous décrit comme une assignation à résidence dans une
communauté culturelle immuable, une prison sans levée d'écrou. Rien ne serait plus néfaste,
en effet, que devoir se considérer en toutes circonstances, et exclusivement, comme juif,
breton, catholique, ou tout ce qu'on voudra, mais une telle contracture ne correspond en rien
désormais à la réalité de nos vies.
15 La multiplicité, par ailleurs, nous interdit de considérer les identités comme passivement
reçues. Certes, bien des groupes auxquels nous appartenons n'ont pas été volontairement élus
par nous. Mais précisément : leur foisonnement même nous invite à ne pas les essentialiser
2
,
nous entraîne à les comparer, ménage pour chacun de nous la possibilité de la déprise
3
; car
cette part non choisie de l'existence, nous pouvons la cultiver, l'approfondir, la chérir ; mais
20 nous pouvons aussi nous en déprendre, la refuser, l'oublier. Même le moi qui s'engage
conserve l'image du moi dégagé qu'il a été, qu'il pourrait redevenir : la possibilité du divorce
est après tout la condition nécessaire du mariage heureux. L'appartenance alors n'a plus tout
uniment
4
le visage de la contrainte, elle n'est plus la marque autoritaire du collectif sur
l'individu. Elle peut même être la signature de l'individu sur sa vie.
25 Si tel est bien le cas, il n'est pas interdit d'espérer réconcilier les leçons disparates prodiguées
par la vie : l'école de mon enfance ne demandait d'autre appartenance qu'à la patrie française,
objet d'un choix et d'une volonté. La maison exigeait de cultiver l'appartenance bretonne, mais
celle-ci, bien que reçue dès le berceau en partage, n'en était pas moins objet de choix et de
volonté : une revendication assumée de nos droits culturels. Si bien qu’il n’était pas impossible de prêter l’oreille aux deux leçons à la fois, à la seule condition de rester libres de
les entendre comme de les refuser. […]
Entre les appartenances qui lient et la liberté qui délie il n’y a pas d’incompatibilité absolue.
Toute émancipation suppose une appartenance.
Mona Ozouf, Composition Française (2009)
1. Déterminations : caractéristiques dont on hérite à la naissance
2. Essentialiser : en faire le fondement de son identité
3. Déprise : libération, choix
4. Uniment : simplement

Présentation du corpus
Question n° 1 – Présentez le corpus, en trois à six lignes, en montrant les points communs et
les différences dans la réflexion des deux auteurs. (3 points)
Analyse et interprétation
Question n° 2 : En quoi l'identité culturelle est-elle, pour les deux auteurs, avant tout une
question de choix ? (3 points)
Question n° 3 : En vous appuyant sur la construction du texte et les choix d'écriture (types de
phrases, procédés d'interpellation et de persuasion, lexique, connecteurs…) montrez que
Mona Ozouf (texte 2) justifie un point de vue et cherche à convaincre. (4 points)


OÙ J'EN SUIS DANS MON DEVOIR

Question 1.
Dans les textes « Les identités meurtrières » et « Composition Française », Amin Maalouf et Mona Ozouf ont la même détermination, car ils sont tous les deux à la recherche de l’identité, et ils luttent contre l’apparence (la langue, la couleur de peau, leur nom, ou autre) qu’ils projettent. Ces deux auteurs ont une diversité culturelle, mais elle est différente pour chacun de nous, Amin Maalouf, libanais, mais appartient à deux pays, la France et le Liban, il parle plusieurs langues, dont l’arabe (sa langue maternelle) et le français, puis il a différentes traditions culturelles. Mona Ozouf, française, bretonne, mais différentes cultures dont celle de l’école, de la maison et de l’église


Quelqu'un peut m'aider svp si vous avez les réponse car c'est urgent.
Merci .




2 commentaires pour ce devoir


nina.peyre67
nina.peyre67
Posté le 11 avr. 2020

Bonjour,

 

Question n° 1 – Présentez le corpus, en trois à six lignes, en montrant les points communs et
les différences dans la réflexion des deux auteurs. (3 points)

 

Le point commun : refuser de choisir une identité.

 

 

Les différences : la plus marquante à mes yeux. Amin Maalouf est né au liban, il est arrivait en france à l'age de 10 ans. Mona Ozouf est née en Bretagne.

 

 

 

Entrechat#5522
Entrechat#5522
Posté le 11 avr. 2020

Le second texte raconte comment différentes appartenances influent sur la construction de notre identité. Nous sommes  "héritiers d’une nation, d’une région, d’une famille, d’une race, d’une langue, d’une culture."

Ces différentes appartenances laissent aussi sur nous des empreintes différentes. 

Ces multiples identités n'enferment pas (on n'est pas "que"  juif, breton, catholique, ou tout ce qu'on voudra", ) on est issu de plusieurs composantes ce qui nous amène à réfléchir sur ce qu'on choisit de garder ou pas de chacune d'entre elles. C'est là notre liberté.


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